Elle y présente cinq chansons dont la première, The flame in the eye, porte nettement l’influence de PJ Harvey, dans son versant posé certes, mais expressif, détendu mais troublé par la guitare de Xavier Guéant et la batterie de Jean Thévenin, Maud y allant de son chant à la fois exalté et plein de ressenti. La trame est finalement familière, et la production d’Axel Concato valorise l’expressivité inhérente aux titres du EP, Big catch all réitérant le procédé dans une veine aussi finement troublée et tout aussi significative.
Myra Lee s’attelle avec bonheur à l’élaboration d’un territoire musical appelé à devenir le sien, et fait ensuite ses preuves dans un registre plus doucereux, sur Be sure, sans cependant s’engluer dans une folk dénuée d’émotion, loin s’en faut. Sur ce morceau, la voix de Melody Prochet seconde joliment celle de Maud, sur un rythme à la fois alerte et saccadé, et confirme dans le même temps la qualité du rendu et la pertinence de Myra Lee dans son affirmation identitaire.
C’est ensuite The lake et ses élans aériens qui s’impose à l’auditeur, la six-cordes fine de Fantin Schmeltz décorant cette plage avec retenue, aidée en cela par un décor sonore subtil et en prenant fin sur un tempo plus « énervé ». Puis Old man et sa belle acoustique, le chant charmeur et sincère à la fois de Myra Lee s’acoquinant avec une batterie assénée, met fin à l’oeuvre décrite en ces lignes Le tout dans une veine folk, bien sur, feutrée et assombrie, dont l’art de faire cohabiter la « lumière » issue de la musique mise en place et du chant de Maud Nadal avec des instants plus obscurcis fait de ce nouveau disque un EP très agréable., porteur d’une certaine grâce confrontée à des éléments un peu plus déviants.