Il s’agit là de leur second album, et on pense aussi souvent à Arcade Fire pour cette pop émotionnelle mais énergique, qui dès Spirit world démontre une belle capacité à séduire. Le groupe se positionne idéalement entre modernisme et élans rétro (The great unknown) et ne sombre jamais dans la mièvrerie d’une pop sirupeuse, même lorsqu’il calme le jeu (l’élégant Oyster and pearl). La sophistication du Thin White Duke et les mélodies soignées de Big Star sont ici réitérées avec goût, l’ornement sonore est juste, entre guitares profitables quel que soit l’option voulue et claviers sans excès, décisifs.
De réels temps forts, comme Wilderness, jalonnent ce bel opus, qui se termine sur un autre morceau significatif, Hustlers and junkies, fait d’une pop fine et entrainante, subtile certes mais d’esprit insoumis, libre.
Entretemps, le bourru Ink spots et le plus atmosphérique 1993, ou la jolie voix féminine de Neighbourhoodlums, signée Rachel Samartin, auront généré leur lot de bons moments poppy, dans une diversité de tons et de rythme qu’on approuvera et sans nuire à la cohérence de l’ensemble, plaisant de bout en bout et ne présentant aucune faiblesse « relevable ».
Un bon disque pop donc, qui honore ses inspirateurs et ce quatuor américain qui mérite le détour et l’écoute poussée.