En effet et si les Aquitains signent des morceaux honnêtes, d’obédience folk mais touchant autant au « Seattle sound » qu’à l’élégance de la brit-pop, ils arrivent après la bataille et se contentent, malheureusement, de tirer les ficelles de créneaux largement éprouvés.
En outre, les digressions du groupe vers des univers musicaux variés nuisent à la cohérence du EP, malgré des titres dont le seul défaut est d’être irrémédiablement conventionnels. Sunday afternoon et ses voix associées, ses sifflements, sa folk remuante font illusion, mais rien ne décolle vraiment et les cinq morceaux tombent à plat, ne surprenant aucunement. Ils réjouiront bien sur l’auditeur prudent, amateur de joies chansons prudentes et policées, mais n’apportent rien aux productions actuelles.
Pourtant, on ne peut affirmer qu’un Thin air, sensible et bien exécuté, soit négligeable, de même que Young girl et ses accents Alice in Chains apaisé. Simplement, tout ça sent le réchauffé et June Hill devra fournir un effort d’invidualisation de ses travaux pour s’imposer et se détacher d’influences pour l’heure très pesantes. Lights of the city, à l’acoustique d’abord posée puis plus rugueuse, puis Two rails et sa pop-folk rythmée s’écoutent ensuite de la même façon: sans déplaisir, mais en faisant surgir le souvenir de formations « maitresses » des créneaux explorés et sans distinguer la groupe par une quelconque prise de risque ou une réelle tentative d’innovation.
Petite déception donc, dont on attend cependant la suite, s’agissant du premier effort discographique du quatuor.