Heureusement, la dame redresse ensuite la barre sur un No more words à la fois doux et inquiétant pour ensuite imposer un Desire tranchant, mais n’apporte finalement rien à l’actualité; rien, ici, ne se distingue réellement et si les chansons sont bonnes, elles ne démarquent pas leur auteure des autres artistes. Les ambiances changent, sont bien en place, mais le tout reste légèrement en deça de ce que l’on entend de mieux dans le genre, à l’image de Suzanne and I, bien balancé mais finalement assez prévisible malgré un rock racé et un joli filet de voix.
On oscille entre plages vives et climats plus tranquilles (First we kiss), ou faussement calmes (The devil), et on reste finalement sur sa faim. L’Anglaise parait en effet capable de mieux, et gagnerait à sortir de cette retenue regrettable, de formats déjà usés malgré leur qualité (Blackout et sa pop-rock énergique). Des canevas sombres, animés par une instrumentation aux humeurs variables (I’ll be your man) insufflent autre chose et rendent l’opus intéressant dans toutefois le hisser à un niveau plus élevé. Et pour finir, Morning light et sa lente montée en puissance, puis Love won’t be leaving et son ambiance bridée confirment l’impression mitigée qui ressort de l’écoute, entre qualités certaines et manque d’identité propre.
Un album agréable, donc, mais surement pas durable, handicapé par sa trop grande proximité avec les oeuvres, par exemple, de PJ Harvey.