Malheureusement, l’ennui guette au détour de quelques morceaux et si les chansons d’Henley ne sont pas déplaisantes, on aimerait subir autre chose que l’effet sédatif d’Henrietta ou The oldest tree in Netley, cependant partiellement rattrapées par Gone with Devon (reprise) et ses voix associées probantes, Balancing books et sa dualité masculin/féminin dans le chant, son climat obscur, puis Can you canoe? dont les guitares subtiles font tout le charme.
Sur la fin, Keeper of my breath, lent et (trop?) sobre complète le rayon des titres mi-figue/mi-raisin, ou tout au moins susceptibles d’être considérés comme tels, mais sauve soudain la mise en instaurant ce qu’on aimerait entendre de façon plus récurrent sur l’album: une hausse de rythme parfaite, qui tranche avec le reste et dote l’opus d’une vigueur certes peu usitée dans le genre mais qui, dès lors qu’on y a recours avec intelligence, y apporte beaucoup.
Pour finir, Sweet lime résume à lui seul le tout: agréable à l’écoute, décoré avec un certain savoir-faire, mais trop peu alerte, et trop communément folk, pour marquer de façon durable. Et on ressort de ce disque avec un ressenti partagé, mais dominé par cette impression regrettable d’inachevé, de « trop sage », quand bien même l’univers folk recourt quasi-systématiquement à un canevas posé et dénudé.