On passe du duo Austerlitz au trio D’Austerlitz; la provenance reste la même, la qualité aussi, et Aslak Lefèvre, de Bonjour Afrique, produit ces quatre titres dont le premier, Fauve romance, éclaire les aptitudes de Quentin Nicolle-Chalot, Victor Fièvre et Pierre-Olivier Chenu, par son ambiance cold, crépusculaire, que bordent des guitares fines et désabusées, et une voix véhiculant la mélancolie d’un Robert Smith. Séduisant jusque dans son uniformité, ce morceau initial ne résume cependant pas à lui seul l’orientation des parisiens, qui profitent de Mr Grey pour livrer une pop aux atours fins, alerte, matinée d’élans à la Foals, qui se montre elle aussi persuasive.On apprécie ce dosage très correct entre le clair et l’obscur, et la conjugaison pop du groupe, entre instants cold et échappées post-punk légères, le tout portant de belles mélodies.
On fera de même avec le lancinant puis vivace There’s nothing in my head that reminds me of you, équilibré entre cette retenue et des moments plus vifs, illustrés par des claviers et guitares allant de pair, que des coupures habiles relancent et qui place d’Austerlitz dans le rayon des découvertes impératives.
Atlanta, aux vocaux scandés façon hip-hop ou presque, accompagnant des six-cordes fines, une fois de plus chatoyantes, en évoquant de façon lointaine These New Puritans, pour consacrer le mérite de cette sortie à prendre en compte.
EP de belle facture donc, pour d’Austerlitz en son rock en cours d’individualisation même si déjà bien dégagé de ses influences, qu’on suivra désormais avec intérêt.