On oscille comme d’habitude entre nuance et puissance, coups de boutoir rythmiques et instrumentaux et finesse régénératrice, riffs solides et humeurs changeantes des tempi, et l’ennui guette au détour des compos, pas inintéressantes mais vouées, il faut le souligner, à un format un peu trop rabattu. On sait à quoi s’attendre, l’effet de surprise ne fonctionne que très modérément et malgré les bonnes idées d’un La sueur, il faudra à tous ces groupes trouver le petit plus, la prise de risques et l’innovation qui leur permettront de subsister. Le style est de plus âpre, difficile à assimiler, et dans le cas présent, l’effort surnagera grâce aux plans plus calmes de Fraicheur et saveur, la puissance déliée de Vert et volant, même combinée à des breaks bien amenés, ou de bon nombre d’autres plages, s’avérant à la longue lassante.
Florence Arthaud et son ingéniosité mélodique font illusion, appuyés par une envolée rythmique aussi plaisante que dénuée d’imprévisibilité, mais le tout a des airs de déjà entendu. L’ajout de chant, ou d’éléments musicaux autres, pourrait créditer et redonner du souffle aux productions similaires et Papaye synthétise sur cet album, de belle facture si on le prend en tant que tel, nettement plus contestable si on le rattache à un courant, comme dit dans cet article, proche de l’essoufflement, le manque d’originalité d’une caste dont le tort a peut-être été d’en générer de façon trop marquée lors de sa survenue, entravant par là-même les possibilités d’étayage des sorties des John Makay et autres formations nommées plus haut.
Dans l’attente, on accordera le bénéfice du doute à cette cohorte de groupes capables d’accrocher l’oreille, et ayant instauré un univers personnel à défaut d’en compléter le contenu pour se distinguer les uns des autres et crédibiliser d’autant plus leurs essais.