Groupe de Baltimore dont le duo fondateur, originellement australien et composé de Beau Valesco et Johnny Sierra, a émigré vers cette ville, The Death Set a perdu le premier des deux, victime d’une overdose et dont les mots ouvrent ce nouvel opus.
Transcendé par cette perte dont Johnny accuse sévèrement le contrecoup, The Death Set livre un album electro-punk rageur, dont le point d’orgue est cet hommage mélodique, splendide, intitulé I miss you Beau Valesco, d’obédience shoegaze. Le contenu ne se résumant pas uniquement à ce morceau, on trouve autour bon nombre de plages détonnantes, courtes et braillées comme Slaap slap slap pound up down snap, dont le format réduit ne l’empêche pas d’être intelligemment construite, et en dépit de paroles d’une intelligence limitée (les Beastie Boys de Licensed to ill ne sont pas éloignés), il en résulte un bon album, We are going anywhere man et ses accalmies synthétiques, ou encore Can you been straight et ses élans pop speedés en rendant le début intéressant. L’utilisation des claviers est excellente (Chew it like a gum gum), la succession de morceaux rythmés, non-dénués de jolies mélodies (Michel Poiccard prefers the old (she yearns for the devil)) ou délibérément punk (les quarante secondes de I like the wrong way) diablement efficace et si l’énergie, omniprésente, peut éprouver, les Américains insufflent à cet album la diversité qu’il lui faut pour rester convaincant. Des élans hip-hop surviennent (A problem is a problem don’t matter where you from) et vont en ce sens, et on appréciera également le fonceur Too much fun for regrets et même l’intermède rap Kitten inspired by kittens, auquel succède 7pm woke up an hour ago, sur lequel intervient Spankrock, fait d’une pop mélodieuse et entrainante du plus bel effet.
L’inspiration est de mise et ces instants posés voisinent fort bien avec les chansons speed, mais aux trames variées (It’s another day) et si l’on pense aux Beastie Boys, The Death Set instaure une personnalité à prendre en compte dans ce disque lié à un événement qui, de toute évidence, marque le groupe au point d’en tirer le meilleur. Et passé le rapide Yo David Chase! You P.O.V. shot me in the head (feat, Diplo), la pop-punk de I been searching for the song called fashion, tubesque, et la pop-folk merveilleuse de Is it the end again, sensitive, mettent fin à un Michel Poiccard digne d’intérêt de son début jusqu’à ses dernières notes. Un très bon album donc, signé The Death Set, dans un style qui exige de plus une inventivité affirmée.
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