Le quatuor développe même un genre qui pourrait lui devenir propre, en mêlant pop, rock et new-wave pour un rendu qu’on n’entend jusqu’alors que très peu sur la scène française et d’ailleurs, et qui n’en distingue ses auteurs que de façon plus prononcée encore. La légèreté vivace de Palladium, le doux-amer de Dans l’arène convainquent sans plus tarder et Poney Express parvient, à l’image de son collègue de label Joseph d’Anvers, à marier élans presque conventionnels (le chant envoûtant) avec des phrasés musicaux plus déviants. Cette dualité s’avère être l’un des nombreux atouts de l’ex Louise Attaque Robin Feix et les autres, et on appréciera tout autant A la dérive et sa trame sulfureuse et entrainante, Michael Garçon ayant le don d’envelopper le tout de nappes aussi sobres que décisives. Le dosage est parfait, l’acidité rock présente et forcément approuvée, et l’écriture, habile, couronne le tout.
Sur Cocktail, l’association entre subtilité et rythme affirmé régale derechef l’auditeur, Les falaises, aux guitares à la retenue menaçante allant de pair avec les claviers pour instaurer une ambiance clair-obscur merveilleuse, se situant dans sa juste continuité et instaurant un break, court et judicieux, qui permet à cette formation déjà hautement méritoire de relancer ensuite la machine, sans ratés, d’une alchimie aboutie.
C’est alors que le superbe Brest, posé, ou plutôt faussement posé, porté par des percus mises en avant, chanté avec classe par Anna et révélateur d’une plume affutée, impose son intensité bridée, grondante, et vient magnifier ce second opus en y insufflant une dimension émotionnelle de taille, en même qu’une superbe musicale dont le quatuor mixte détient les clés. Puis Comme un zombie, alerte, réinstaure la recette privilégiée du groupe, au carrefour entre pop, rock et new-wave, à l’équilibre affirmé entre douceur et rudesse, à la fois enlevé et aérien.
A peine remis de ces brillants essais, Des roses, bien nommé, offre des embardées rageuses, piquantes, associées à une virevoltante légèreté, à l’image d’ailleurs des fleurs que le titre évoque, tout en conservant des penchants mélodiques adroitement souillés par ces canevas à l’exact point de chute entre le « cotonneux » et le plus emporté.
Palladium fait partie de ces albums dont l’audition engendre des écoutes intempestives, elles-même générées par la survenue d’une alchimie originale. Et Tu me tues (c’est le cas de le dire..), aux synthés gentiment cold et six-cordes griffues, vient consacrer Poney Express, à l’évolution exemplaire depuis son premier disque, et nous faire profiter d’un dernier titre marquant sous la forme d’un bonus-track narratif aux cordes avenantes.
Un album plus que solide donc, que ce Palladium à l’identité affirmée, dont on ne doute guère qu’il précède une suite tout aussi réjouissante.
http://www.myspace.com/poneyexpress