Blank Solstice, dernier album en date des bordelais d’Appollonia, nous engouffre lentement vers un éclectisme des plus saisissant. Signé sur Maximum Douglas Records, Appollonia propose un album tout d’abord de qualité technique plutôt efficace.
Les membres du groupe ont su puiser dans chacune de leurs influences et démontrent une habile combinaison de travail acharné, de recherche harmonique et de plaisir plus brut sans artifices.
Cela leur vaut de s’égarer parfois manifestement à la fin de leur chanson, ce qui rend l’écoute moins facile qu’on ne pourrait le penser. Mais c’est aussi un gage de rafraichissement puisqu’ils montrent une réelle capacité à s’affranchir des codes présumés du style.
On reconnait donc du screamo, du sludge, du métal mélodique, du rock alternatif ci et là, le groupe nous offre de l’acoustique plus apaisant à l’intérieur, quasiment, de toutes les chansons.
On se délecte surtout de l’ambiance régnante, entre puissance et mélancolie, où les cris et la technique s’emmêlent et où une certaine prise de recul assure la qualité sans jamais sombrer dans le trop plein.
Certes, certaines pistes s’embrouillent un peu et le groupe se piège lui-même, comme dans Gospel Of The Death Earth qui se perd partout et nulle part.
Mais certaines autres, qui semblent d’abord un peu grinçantes, trouvent une justesse et une finesse impeccable au fil des minutes, comme Iota (dont le riff de fin rappelle l’harmonie mélancolique digne du groupe A Hope For Home) ou encore les deux excellentes chansons que sont Acrobat ou l’aérien A Landscape Of Its Own.
Petite mention pour Chalk Outlines qui diffère totalement du style de l’album puisqu’elle est purement acoustique, authentique voyage pop folk parfaitement réussi.
On ne peut pas passer à côté de cet album plein de bonnes intentions, et que l’on ressent comme étant très personnel.