En s’appuyant sur une quinzaine de morceaux sans faiblesses et deux albums bien ficelés (le premier, éponyme et révélateur de bien belles choses, et le second, le bien nommé Sugar sugar et ses mélodies avenantes aux accents parfois jazzy comme sur The Waltz issu…du premier des deux opus évoqués), Diving With Andy a progressivement conquis l’assistance axonaise et adroitement construit son set, entre plages feutrées à l’ambiance charmeuse (Wishing I could taste), agrémentées de parties de clavier déterminantes, et élans plus rock, nous gratifiant notamment d’une embardée noisy et de ce Sugar sugar alerte et entrainant au possible. En y adjoignant la classe de Merry dance, le gracieux dépouillement de Nether town ou Anna May, intimistes et porteuses d’un climat prenant, et ce October in May aigre-doux du plus bel effet, piqué par les guitares de Vincent Brulin, après The Waltz, aux atours jazzy, en guise d’intro, suivi de Balancing my head, fait d’une pop aérienne et mélancolique, il devient évident que l’apparition d’un soir, en terre picarde, de la chanteuse Juliette Paquereau et ses collègues aura marqué son monde.
En outre, les deux « ressortissants » du conservatoire (Julien Perraudeau, basse/Rémy Galichet, clavier) et le batteur Bertrand Perrin, toujours au diapason de l’ensemble, de même que les deux membres cités plus haut, ont affiché une bonne humeur et une attitude communicative appréciées de tous, notamment lors de cette « battle » improvisée par Juliette entre les deux parties du public, lui faisant regretter la courte durée de leur set, compensée par une qualité omniprésente et ce juste dosage entre les genres, qui permet une cohérence affirmée. Et l’adhésion de tous, qu’il s’agisse du rocker endurci, du « poppeux » invétéré ou de l’amateur de mélodies ou orchestrations jazz.
On espère, partant de ce constat, que Diving With Andy ralliera à sa cause un large public, les prestations de cet accabit étant de nature à favoriser l’intérêt du plus grand nombre, et jouera de façon plus régulière, fort d’un registre plus étayé encore. Quand bien même son panel actuel suffit largement à satisfaire l’assemblée, au son entre autres d’un 4 O’clock gentiment mordant et alliant la superbe des cordes à l’agressivité retenue des guitares attractives du sieur Brulin, aux mimiques et attitudes rock ou amusantes qu’on ne peut que prendre en compte et approuver.
C’est d’ailleurs, aussi, ce que l’on remarque au sein du groupe: cette complicité, cette pertinence et la faculté de chacun à se mettre au service du collectif tout en jouant, de façon accomplie et aboutie, sa partition personnelle. Et à « groover », aussi, sur les soubresauts funky d’une reprise plus que réussie du 50 ways de Paul Simon, pour parfaire une belle soirée, marquée du sceau d’un groupe talentueux, auquel le seul « reproche » qu’on pourrait faire serait de ne montrer que trop rarement, à mon sens, le bout de son nez sur des planches qu’il investit comme sur disque avec brio et à-propos.
Recommandé donc, et hautement intéressant, dans l’attente de venues futures que nous nous empresserons de venir honorer.
Photos Lucile-Emma