Cascadeur s’étant désisté, la soirée du 25 novembre fut donc entièrement vouée à Lilly Wood and the Prick, dernier phénomène en date dans notre frileux hexagone, qui, il faut le dire, fut en cette occasion largement à la hauteur du « buzz » actuel en sa faveur, livrant à un public en extase une belle fournée de titres pop-rock doux-amers. Le tout appuyé par une cohésion affirmée et un jeu de scène d’où suinte, justement, cette complicité.
Entre le chant sensuel et enjôleur, parfois plus encanaillé (l’énorme My best, porté en son début par une basse rondelette, puis des gimmicks synthétiques imparables), l’instrumentation ingénieuse et le côté immédiatement tubesque de ses compos, le groupe originellement créé par Nili Hadida et Benjamin Cotto s’en est donc sorti à son avantage, remportant les suffrages avec aisance et en usant également d’une certaine proximité avec l’assistance de ce jeudi soir; j’en veux pour preuve, entre autres, ce final acoustique joué au beau milieu de la fosse, sous les objectifs d’audacieux photographes ayant eu l’outrecuidance d’exhiber leur appareil, sans jeu de mots d’un goût contestable, et de « jeunot(te)s » dont le bonheur faisait plaisir à voir.
Nous eûmes bien sur droit à l’intégralité d’Invincible Friends, opus-révélation dont les morceaux prennent même, dans les conditions du live, une envergure supplémentaire, ceci en raison de la conviction qu’y met la formation, mais aussi de l’attrait du à ces mélopées contant de petites histoires de relations humaines, entre le faussement tranquille Hey it’s OK et Down the drain, au folk électrifié tout en retenue, dopé par des claviers virevoltants, en passant bien sur par les incontournables Cover my face, dans un registre plus posé, ou Prayer in C.
Dans l’option plus vigoureuse, si l’on peut dire (Hopeless kids, au rythme paresseux), ou dans un mid-tempo bridé (Water ran), Lilly Wood afficha aussi des qualités supérieures à la moyenne, donnant un concert bien positionné entre folk, pop, rock et electro, ou mêlant les quatre avec brio, sans moments « plats » ni faute de goût ou de parcours.
Ce qui eut pour effet d’enchanter la Lune des Pirates, copieusement garnie pour l’occasion, aussi jeune qu’enthousiaste et béate de bonheur à l’issue de ce set solide et diablement attractif.
Photos: Ludo Leleu.