Le magnifique Rebecca sorti en 2007 trouve ici son parfait prolongement, Dirge se permettant de briller d’emblée, et sur la durée, le temps d’un Love/song à l’intro menaçante qui laisse ensuite place au climat feutré, délicat, basé sur la voix de Yann Lafosse et une instrumentation douce ou légèrement tendue, qui en certaines occasions monte lentement en intensité. Ce qui est d’ailleurs le cas de ce morceau inaugural enjolivé par des trompettes elles aussi décisives.
Le groupe atteint des sommets de grâce dès lors qu’il restreint le tempo à une certaine lenteur qui prend ensuite de la vitesse (We will find our way, c’est déjà fait et bien fait, sachez-le) tout en s’acoquinant avec une vêture noisy des plus appréciables, et continue à convaincre sur des formats allongés (My new ennemy), en élaborant des atmosphères faussement tranquilles où alternent quiétude et moments d’extase sonore. Ce titre dévoile d’ailleurs le mémorable « You motherfucker, I hate you, I hate you » crié par Yann et qui, au festival de la Grande Marmite tenu à Eu en 2007, avait ébahi un public charmé par la musique de Dirge, et s’achève dans une tourmente rock elle aussi fortement marquante.
Enfin, c’est Untitled 2, très post comme Untitled 1, mais trop court pour laisser une trace notable, qui met fin à Where (no one has a name), disque splendide dont le contenu nous fait espérer que cette fois, Dirge attendra moins longtemps avant de nous gratifier de son nouvel essai.