ARNO – Rock School Barbey
Ce n’est pas la première fois qu’il vient nous rendre visite à Bordeaux. Et une fois encore, le concert affiche complet et ce depuis plusieurs semaines. Je fais donc parti des privilégiés à qui on n’annoncera pas ce soir que la billetterie est fermée. Devant moi les quelques rares places changent de mains moyennant un effort financier raisonnable. Je grimpe les escaliers qui me mènent à la salle et j’y trouve une densité au mètre carré plus importante que celle du métro de Tokyo à l’heure de pointe. Il y est fort difficile de cheminer pour trouver son petit espace. C’est chose faite quelques secondes avant l’arrivée dans la pénombre d’Arno.
Dès son apparition, c’est un accueil sans faille qui lui est fait. Et malgré sa voix éraillée et ses mimiques qui nous sont familières, il nous étonne toujours à la fois tendre et provocateur. Son premier mot pour le public fut une formule de remerciement avec une attention toute particulière sur l’aspect économique de la soirée et le fait d’avoir payé nos places.
Nous avons le droit à bien sûr une forte majorité des titres issus de l’album Brussld mais quelques titres qui remontent à bien des décennies ont réussi à s’y glisser. Les titres joués seront ornés d’une voix orientale qui par sa douceur contraste avec celle d’Arno.
Il nous dépeindra également des tranches de vies avec une capacité d’observation, un recul et une causticité maitrisée. C’est avec ce genre de tableau qu’il a présenté le titre « Elle pense quand elle danse entre autre », ou lorsqu’il nous a évoqué la taille démentielle des Roberts de sa grand-mère (« Elle avait des Roberts comme des Bulldozer ») qui ferait sans doute pâlir une bimbo.
Au menu donc des titres plus anciens dont un morceau antérieur à sa collaboration à T.C. MATIC ainsi que le célèbre « Putain, putain » dont les plus anciens de la salle ont pu reprendre le Refrain.
En voici un petit rappel pour les plus jeunes:
« Putain putain
C’est vachement bien
Nous sommes quand même
Tous des Européens… »
Après une brève comparaison entre la Belgique et la France concernant notre niveau de bien-être. Il nous a interprété une version posée mais tout autant revendicative de « Get up, stand up« . Quelques poings se dresseront même dans la salle en signe de soutien à la cause.
Puis après sa formule de circonstance, « Monsieurs, Madames et Mademoiselles » il nous a annoncé que l’heure de se quitter était arrivée.
La disparition fut de courte durée et l’ensemble de la troupe est réapparu pour nous offrir deux titres dont un émouvant « Dans les yeux de ma mère« .
Et une pensée soulignée pour Michel Drucker pour qui la salle a levé les mains au ciel et a partagé le chant avec Arno.
http://www.myspace.com/arnomusic
Merci à Arno et à la Rock School Barbey
Crédit photo Thierry