On pense aussi aux 80’s pour ces bruitages synthétiques qui parsemèrent la new-wave, et Little dragon fait souvent preuve d’inventivité dans l’étayage sonore, ne « foirant » aucun des morceaux de son opus. Cependant, il s’agit aussi d’un effort qui, même louable, démarque le groupe sans pour autant lui assurer une identité définitive, le sillon restant à creuser et à personnaliser de façon intégrale et distante d’influences que l’on perçoit encore ça et là, de façon certes assez éparse.
On apprécie My step et ses gimmicks efficaces, l’ambiance lascive de Feather et ses voix « robotiques » associées à celle de Yukimi, et l’écoute réitérée crée un intérêt certain pour ce disque et ses climats variés, et ses légers élans assombris, sous l’égide de la basse de Fredrik Wallin, comme sur Never never. Cette dextérité dans l’étoffage évoque également les Sugarcubes, ancien groupe de Björk, et le trépidant Runabout, porté justement par la basse et une batterie sans cesse au diapason des atmosphères mises en place, plaira lui aussi tout en confirmant le cheminement de Little dragon vers un univers personnel.
Plus loin, Swimming et ses claviers à la Depeche Mode des débuts ou le vivace Blinking pigs se montreront à la hauteur, seuls les deux morceaux de fins, Come home et Fortune, décevant quelque peu de par leur trame figée et sans réelle ingéniosité. On pourra aussi déplorer l’absence totale de guitare, ce qui n’empêche pas Little dragon de bien faire mais le prive peut-être d’un atout supplémentaire dans la construction de ses vignettes sonores et l’intérêt suscité par ce Machine dreams perfectible mais réussi.
Un bon album donc, dont on ne peut assurer, pour l’heure, la « durée de vie » mais qui offre en tout cas son lot de bonnes surprises, à valider à l’occasion des prochaines sorties du groupe.