LES BLAIREAUX, the badger in french in the text, comme ils le revendiquent haut et fort, nous disent tout, dans leur 6e album (après 4 album studio et 1 live) « Bouquet d’orties ».
Leur bouquet de chansons, ils le cultivent avec un savant mélange de compostage de textes exclusivement en français, arrosé de musique jazz et planté dans un jardin de « nonsense » à l’anglaise.
Dans une lignée de la gaudriole Rabelaisienne à la BRASSENS, ils nous racontent des histoires de randonneur, de pipe de Saint-Claude dans le Jura, « Les piqûres d’orties », d’un mariage qui tourne mal, enfin ça dépend pour qui dans « La mariée n’est jamais trop belle »…(« sauf quand le mari n’est pas beau…. »)
Ils savent aussi mettre le doigt sur les joies de la vie de couple qui s’érode et se réconforter en voyant que les autres c’est pas mieux (« J’suis pas tout seul »), sans oublier le bonheur des promenades dans le parc et au zoo le samedi après-midi avec des milliers d’autres parents, avec une pointe de regret d’un ancienne vie passée, dans « Allez papa ».
Mais les 6 BLAIREAUX, Anatoli Zephirov, Patrice-Virgile L’Homme, Sivan Velliefkandi, Peter Maresghem, Kyrill von Krepelheim et Axel Mc Black, dont je vous conseille vivement la lecture des vraies fausses biographies sur leur Myspace, savent aussi nous émouvoir avec la magnifique chanson « Léna la Berlinoise ». Léna, on imagine la croiser dans « L’opéra de quat’ sous » de Kurt WEILL et Bertolt Brecht ou bien peut-être est-ce une soeur de Lola dans le texte d’Aragon chanté par Léo Ferré « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » ?
L’univers musical des BLAIREAUX c’est du jazz, du swing, du godspell qu’ils maîtrisent en instrumentiste virtuoses.
Avec des chansons comme « Le don de soi » sur les banques de spermes ou « Pas de lettres pour le facteur » ou « Blues de vache » entre autres, on pourrait croire aisément qu’ils sont les neveux de Boris VIAN, tant par le nonsense britannique qu’ils cultivent à loisir eux aussi, par leur amour du jazz sous toutes ses formes, mais également par leur causticité et l’absurdité des situations.
Un autre lien de parenté peut également s’établir, de l’ordre de la fratrie cette fois-ci, avec les regrettés V.R.P, notamment avec la chanson « La jolie trahison de Tarek Wachmoul », dans laquelle tout y passe, avec humour, ironie, grincement de dents et tendresse, ils parlent de l’adoption, des clandestins, de l’esclavage moderne, de l’adultère et enfin de la fraternité entres les hommes, quoi d’autre à ajouter ?
LES BLAIREAUX – « BOUQUET D’ORTIES » – 2010
Hello folks – Piqûres d’orties – J’suis pas tout seul – Pas de lettres pour le facteur – Un petit ballon – Deux petits ballons – Léna la Berlinoise – Cabine 18 – Le don de soi – La jolie trahison de Tarek Wachmoul – Les Charentaises – Allez papa – Blues de vache – La mariée n’est jamais trop belle – Good Bye badgers
Fab’