On balance ici entre vivacité pop-rock bienvenue (So Caroline) aux guitares distordues, entrée en matière alerte et saccadée (Plastic paperbacks qui bénéficie de l’intervention de Hugh Cornwell), et second titre lui aussi vivifiant (The glitter prize où officie Kay Hanley), pour aboutir à Licenses to hide, posé dans un premier temps, illuminé par le chant de Lisa Lobsinger, et qui part ensuite dans une envolée plus énervée mais retenue.
Le début est donc rassurant et d’excellente tenue, les collaborations bien senties et porteuses à souhait, et Take care of yourself, lui aussi nerveux sans se démunir de ces mélopées de rêve, ne démentira pas la forte impression laissée par cet enchainement ponctué par Cleopatra street, doucereux mais zébré de guitares acides.
Qu’il laisse libre cours à la contribution extérieure ou opte pour ses compos personnelles, The Posies séduit, et ne relâchera guère la bride sur les titres suivants, un tantinet plus apaisés à l’image de For the ashes, légèrement orchestral mais de façon sobre, sans la grandiloquence superflue qui peut exaspérer chez certains. Puis Accidental architecture qui fait voisiner vocaux épurés et élans psyché avec brio, confirmant la pureté de l’ensemble.
Passé cet interlude probant, la tension pop est à nouveau de mise sur She’s coming down again!, titre typique de la paire, et plus encore sur Notion 99 et sa batterie assénée, et on constate qu’aucune chanson n’offre la moindre prise à la critique, quand bien même il nous reste deux morceaux à auditionner.
Ceux-ci débutant par une belle surprise à dominante acoustique, Holiday hours, faite d’un folk remuant et chatoyant, avant que Enewetak, doté de guitares réjouissantes et d’un allant pop-rock communicatif, ne mette fin de belle manière à un Blood/Candy sans failles et qui nous apporte la preuve, plus de vingt ans après les premiers faits d’armes des Posies, que ces derniers n’ont en aucun cas perdu la main, loin s’en faut.