Hey Hey My My est un groupe de talent s’aventurant dans des contrées folk. Dérangés d’être trop rapidement catalogués ainsi, il leur était cher de prouver qu’ils peuvent produire un son un peu plus rock et mettre en avant un certain côté pop.
Ils ont donc décidé, avec cet album, de nous mener vers un endroit plus féérique, plus frais et qui propose quelque chose de différent de leur première pourtant excellente production.
L’opus diffère donc du précédent, et se targue de mélodies plus légères mais par surcroit incontestablement consensuelles et baties pour passer sur les FM.
A la manière de Phoenix, il y a quelque chose de mirifique dans leur musique.
Le groupe gagne en assurance mais perd malheureusement un peu de son authenticité au passage, la post-production étant un peu trop gentillette et moins franche qu’à l’accoutumée.
Exit les ballades folk donc, le trio ne lésine pas sur l’électrique.
L’intro We Go porte bien son nom, puisqu’elle nous prend par la main pour nous amener vers un nouvel endroit, et nous faire découvrir autre chose. Un chemin rock teinté de pop. Sympa mais un peu long, le voyage se fait répétitif.
Le spectre de Grizzly Bear fait son apparition à la croisée de Not Fun Anymore, une piste légère aux choeurs lyriques et fantastiques. Jazzol continue avec entrain sur la lancée de la chanson précédente, et Pool confirme la ressemblance de ce début d’album avec les Fratellis.
Puis apparait la maintenant connue We’re Not Meant To Last, chanson paradoxale puisqu’elle est à la fois loin d’être originale mais plaisante à souhait, heureuse et mélancolique, légère et poignante.
Le groupe continue dans la mélancolie (Hopeless Girl), prouve son talent pour la mélodie (Groove Combat, You Look All The Same, Xmas Day), et propose même du groove (Go To Hell).
Le garage rock de Oh Lord se veut plus brutal mais n’est clairement pas assez déjanté, le rythme s’essouffle et devient trop sage.
Mais la grande réussite de cette dernière partie, c’est The Next Bar, petit hymne indie pop gourmand aux paroles naïves.
On a même droit à une piste cachée, aux voix féminines charmeuses, répondant à l’écho du chanteur à la manière d’un véritable cabaret.
Au final, un album agréable souffrant parfois d’un manque de panache, mais qui revêt une véritable (et nouvelle) identité, et l’assume avec légèreté et fantaisie.