A l’image de Minmaars, Pharaohs fait de plus dans un format sobre (sept titres au total) et garde un intérêt de taille, alignant à partir de TV, premier morceau de leur opus, les titres forts, techniques dans leur structure mais jamais excessifs, à l’identité bien assise. Les influences (Foals, Bloc Party, Minus the Bear) sont bien assimilées, la verve du quatuor faisant le reste, entre autres sur l’intro vive et hachée de Squashed against my wall, et les Britanniques parviennent à faire oublier les groupes « sources » tant le résultat se veut personnel, sans « révolution » toutefois, et convaincant. Seuls les relents pop-punk discrets dans la voix, sur un ou deux titres, sont de nature à dévaloriser le tableau. Mais le chant de Jonny Lewis reste enjôleur, urgent et finalement hautement appréciable, et les trames instrumentales, basées sur une guitare proche de Foals et des canevas rythmiques bondissants et aux humeurs alternées, rendent ce jet initial plaisant.
Le groupe associe finesse et dynamisme (Space is a waste of time), et part régulièrement dans des envolées intensives qu’il modère là où il le faut et enrichit par ses trouvailles sonores. L’élaboration d’un environnement singulier, et le rendu qui en découlent, lui valent les éloges, justifiés, d’une presse pour une fois cohérente et unanime, et l’énergie de If Columbus nad a sat nav, America wouldn’t exist fait de cet album une petite pépite, avant même son terme. Mosquito in a bottle, à la voix féminine d’un bel apport, et Traffic, à la guitare fine et insistante, finissant sur une note tout aussi probante un album qui marque l’ingéniosité du label lillois et l’apparition d’un groupe fort intéressant et ayant pour mérite de se démarquer.