Ici, on mélange rock, electro, post-punk, pop, glam, et le groove Madchester envelope le tout dès Six times, représentatif de l’ouverture et de l’habileté du groupe à brasser les éléments musicaux disparates.
S’il est devenu difficile de faire preuve d’originalité dans ce créneau pour le moins chargé, Viviane Republic y parvient et se détache du lot, arrosant ses compos de guitares acides (la fin du titre précité), les claviers y allant de leurs nappes obsédantes.
Sur Friends & colleagues, on est à la fois dans le cosmique, le « léger/alerte », et dans une intensité rock qui s’affirme au fur et à mesure de l’avancée du morceau, en même temps que ce rythme electro bien pensé. Le tout de façon naturelle, jamais forcée ou désunie, ce que démontrera un Your name sur lequel on retrouve vocalement, en son début, la patte Shaun Ryder, et qui taille dans le vif d’un rock à la fois electro, post et funky, traversé par les guitares tranchantes de Thomas Merland, qui partent ensuite dans un solo remarquable se greffant parfaitement au chant d’Ulrich Estreich. Julien Grosjean ajoutant à cette mixture bouillonnante ses rythmes jamais communs, inventifs et basés sur l’alliance entre « vraie » batterie et batterie électronique.
Arrive ensuite Curious, saccadé, lui aussi malmené par des grattes puissantes, qu’on pourrait qualifier d’electro/post-punk mais qui porte avant tout le sceau du trio rhodanien, et impose une dernière minute aux airs prononcés de Pills ‘n thrills ‘n bellyaches remis au goût du jour.
Puis c’est Suzanne Republic, sensuel et reptilien, au format plus long, qui ferme la marche avec panache. Entre rythme cool à la Happy Mondays, plus baggy ensuite, et psychédélisme vivace, bribes rock et « dansabilité » irrésistible, Viviane Republic mérite une écoute régulière et, fort d’une cohésion déjà affirmée, vient se placer d’entrée de jeu dans le compartiment « révélations », CQFD ne s’y étant d’ailleurs pas trompé en le sélectionnant dans ce cadre.
Belle découverte donc, à suivre d’aussi près que les Finkielkrauts, Eat your toys ou les déjà plus avancés, avec un album déjà commercialisé, Shit Browne.