Le groupe danois The Blue Van continue son petit bonhomme de chemin avec « Man Up« , album plutôt frais et gentillet, quelque part entre le garage-rock des Fratellis et le blues plus classique du début des White Stripes.
Le son de l’album se veut épuré au maximum et perd ainsi un peu de son identité.
La voix agréable est parfois trop souriante et les pistes s’affichent donc un peu téléphonées.
L’ensemble raisonne tout de même bien mais le manque d’originalité et de puissance se fait ressentir.
« Be Home Soon » lance l’album non sans rappeler le groupe Orson et s’épuise plutôt rapidement.
« Lay Me Down And Die » commence comme une ballade agréable, pas surjouée et carrément authentique, mais tombe finalement dans un rythme garage déjà vu malgré un solo plaisant au milieu de la chanson.
Et du déjà vu il y en aura encore tout au long de l’album : « The Socialite » au refrain pop, « Out Of Control » un peu répétitif, ou « Trees That Resemble » petite pause introspective très minimaliste.
Mais « Man Up » propose aussi quelques rafraîchissements dont « Put My Name In The Sand » qui flirte enfin avec la puissance recherchée, entêtante à souhait sans se morfondre dans la quiétude habituelle. Les choeurs de la fin portent même la chanson vers un univers désenchanté, véritable quête transcendante.
Au contraire, « Silly Boy » chante comme pour annoncer le soleil, et le goût pop que laisse cette chanson n’est pas des plus désagréable, ni sa légèreté.
« There Goes My Love », « In Love With Myself » et « Stop Thinking Of Yourself » se distinguent de par leurs riffs chaudement rythmés alors que « True » s’affirme comme la véritable balade de l’album, presque mélodramatique à la voix enfin accrocheuse.
The Blue Van tente ensuite un couplet parlé à la limite rappé pour un résultat franchement génial dans « I’m A Man ». La chanson continue sur sa lancée et les danois se font plaisir. On tient enfin un bout de l’originalité qui faisait défaut à l’album et le son de ce que peut nous proposer Louis XIV semble ici très proche.
Enfin, la bombe de l’album n’est pas la chanson la plus recherchée mais la plus franche, inévitablement tubesque, j’ai nommé l’éponyme « Man Up », qui nous fait entrer dès le début dans une porte seventies pour la claquer derrière nous.
Finalement, l’album se révèle agréable mais parfois trop lisse, The Blue Van se reposant sur ses lauriers, pêchent par un manque d’agressivité rock n’ roll tant dans la voix que dans le rythme. Ils nous montrent pourtant qu’ils sont capables d’inventer des mélodies et de réellement les faire vivre.
Mais la mode est aujourd’hui au garage-rock et il est ainsi difficile de s’y créer une identité propre.