C’est le cas avec F.Hiro, trio issu de la ville de Sloy et Dominic Sonic, qui à travers ses quatre titres electro-pop variés, réminiscents entre autres de The Notwist, nous met entre les mains, sans crier gare, quatre tubes largement du niveau de Markus Acher et ses collègues.
Ce quatre titres est frais, léger, orné de sons cheap et inventifs, planant comme sur Private road, superbe premier titre à la mélopée flemmarde et sereine, magnifique, et ça s’agite ensuite, sur Daddy’s gone et sa voix douce, au décor plus « offensif ». On est très vite conquis par le charme et la grâce que dégage F.Hiro, qu’on encouragera sans relâche à faire montre de ses possibilités sur un format beaucoup plus étendu, tant l’essai est ici de haut niveau. Les boucles synthétiques, entêtantes, s’acoquinent avec le chant délicat et un rythme discret et alerte, débouchant sur un titre encore une fois de haute volée. Puis Anna Yawn, aux six-cordes plus rock, enfonce le clou en instaurant un climat un tout petit peu plus cold, sans se départir de cette joliesse pop, et un refrain de nature à rester en tête de façon durable. Sur la dernière minute, les claviers brodent de jolis motifs, que la six-cordes vient déstabiliser, et le don de composition de F.Hiro en fait d’emblée une grosse révélation.
Constat que confirme You people are desperate, guilleret, un poil brumeux, qu’on chantonnera en toutes circonstances tant ses mélodies et son ornement musical suscitent l’enthousiasme, de même que ce petit break à l’issue duquel F. (Voc, Synth, Guit, Mandoline), B. (Guit, Drums, Melodica, Piano toy) et J. (Sound & FX) relancent la machine et réitèrent ce canevas séduisant à l’extrême.
On ne peut que s’incliner, donc, devant ce talent scintillant, devant ces quatre pépites dont la teneur affute l’impatience que nous éprouvons désormais à profiter de F.Hiro et ses superbes ritournelles sur une autre sortie, dans l’attente de laquelle nous userons de ce petit et élégant EP à l’envi.