Ils reviennent avec un maxi intitulé Someone inside the Earth. In Veins, c’est cinq Bordelais à fleur de peau qui peaufinent les contrastes, un groupe qui sait se délester des mots pour laisser la parole à la musique.
Ambiance atmosphérique pour ce voyage à l’intérieur de la terre évoqué par le titre de cet album, aux accents rock et psychédéliques, sombre mais lumineux, vous laissant le soin de choisir si c’est pour y renaître ou pour s’y éteindre. Car l’album s’ouvre avec une nappe d’orgue dont la linéarité est vite brisée par un arpège léger de guitare puis par la batterie. Premier morceau peu bavard qui martèle « We walk on the blurry road » (Nous marchons sur la route floue) d’une voix profonde, monocorde mais chaude, obstinante, lancinante, pénétrante aux tonalités générales qui rappellent un « Never Said » de Mr Lab! ou encore Pink Floyd, c’est dire du peu! « Crashed » installe un clash vocal qui oscille entre râle rauque doucereusement violent et voix claire mélodique, tandis que la couleur musicale se veut planante, mais détrompez-vous, c’est pour rendre les passages rythmiques et les riffs lourds plus efficaces encore. La promesse de la luminosité se trouve dans le morceau « Lights out » un morceau très ambiance avec pourtant un petit plus qui fait qu’il mérite d’être écouté en premier plan. On ne peut que ressentir l’influence d’Archive sur leurs morceaux et particulièrement celui-ci, qui recèle quelques clins d’oeil à leurs aînés, et notamment l’effet mis sur le « again » dans la phrase « Lights will shine again » rappelant très fortement le morceau phare « Again » du groupe britannique. Le calme semble revenir dans « No Name Sea », où une voix plus aiguë navigue sur les vagues musicales, mais la houle ne tardera pas à se faire sentir par le remous en profondeur par la basse balladeuse et la batterie énergique. Lui succède « Magnetic Tree », un morceau simplement musical et simplement beau car l’ambiguité demeure, mi-apaisant mi-énergisant, on ne saurait choisir la dominante, libre à votre imagination de décider, ou pas.
La structure que le groupe affectionne tant et que l’on retrouve dans tous les morceaux est celle de l’alternatif mais un réel travail de recherche est fourni pour que chaque morceau ait sa propre identité, sa propre couleur tout en formant un tout cohérent, et ce tout cohérent et convaincant, c’est Someone inside the Earth.