Le titre a déjà de quoi « attirer », mais ce sont bel et bien les compositions, diverses ans perdre de leur cohérence, et constamment maitrisées, qui sont à mettre en avant, à commencer par Not my path, qui voit Marion s’emparer du micro avec une belle prestance. Ce morceau débute comme une pièce noise lancinante, au chant songeur, puis le tempo, sous l’impulsion de guitares frénétiques et d’une section basse-batterie à l’unisson, s’emballe, la voix se faisant plus vindicative. Superbe réussite donc, sur ce titre introductif qui lève les doutes quant à la capacité de Dream and I à évoluer en s’inscrivant dans un format qu’il cherche lui-même à créer et personnaliser.
Après cela, c’est Schizophrenia, post en son début, assez dreamy aussi, qui impose une trame changeante, aux atours, ensuite, nettement plus belliqueux. L’alternance des deux ambiances est bien en place, l’enrobage sonore parfait, et le tout abouti.
So happy présente l’instant d’après un chant enflammé (qui m’évoque, d’après mes souvenirs du superbe The Bridge de Grand Final, celui de Doris Le Mat-Thieulen) et un tempo à mi-chemin du plombé et de l’asséné, aux six cordes furibardes. Autre réussite donc, appuyée par Painting et son amorce exaltée et mélodique, qui se modère un court moment pour s’embraser à nouveau. Là encore, le chant, les guitares, souillées et inventives, et la rythmique font preuve de cohésion, et le morceau valide la valeur de Dream and I, dont on attend désormais qu’il se distingue sur la durée d’un album. Attente d’autant plus vive qu’un Perce-neige acoustique, live, pur et magnifique, assez folk, nous est offert en guise de dernier morceau, et rompt superbement avec le schéma habituel du groupe.
Second EP tout aussi bon que le premier, donc, dont il constitue le digne « prolongement », en prélude à une sortie à venir dans un format, nous l’espérons, plus étendu encore.