Dream and I évite ce faux-pas par le biais de sa puissance, doublée d’un certain raffinement, mais il faut tout de même attendre le second morceau, un Blindness & voice shoegaze-noisy racé et bouillonnant, pour le voir prendre l’envergure qu’on lui connait. Un chant rappelant celui de Thurston Moore, combiné à des guitares franches, débouche sur un morceau dont il faut aussi souligner l’habile break, plus posé, avant que l’allant de la formation ne reprenne ses droits.
Retour ensuite à un canevas post sur Imaginary place, mais à la façon, par exemple, de Don’t Look Back, et bardé de scories noisy du plus bel effet, avec du chant, et dont la montée en puissance, la force de frappe de Dream and I succédant judicieusement à une introduction plus fine, s’avère adroitement amenée.
Le groupe fait donc preuve d’un certain savoir-faire, et réitère la performance sur Suspicious calling, au début évoquant l’ambiance sombre et lancinante de nombre de titres de Sonic Youth, et qui impose ensuite un tempo vif, grattes puissantes, chant à la fois doucereux et affirmé faisant bon ménage au sein de cette plage significative. On a donc affaire, de toute évidence, à un gros espoir, aux réalisations ambitieuses et prometteuses, un I’ll die here massif mais aussi subtil, dans la retenue, mettant fin à ce premier EP dont la teneur, complète et équilibrée, donne envie d’en savoir et d’en entendre plus sur Dream and I.