La voix de Tim s’allie remarquablement à l’orchestration enveloppant les titres, à l’image des cuivres de Don’t know till you try, et rien n’est à jeter parmi les treize réalisations offertes par l’album. L’amorce est magnifique (le léger et rythmé No one said this would be easy, plein d’allant, à l’enrobage assombri par ces cuivres décidément primordiaux, un My lucky charm du même accabit, puis Thorn in your side, plus lent, « d’ époque », qui rappelle un peu, en tout aussi sincère et authentique, ce qu’ont pu faire Ultra Orange et Emmanuelle sur leur album éponyme), et ce haut niveau dans l’inspiration perdurera jusqu’aux derniers instants de Gone, dernier titre lui aussi somptueusement orné, qui se déploie lentement, avec grâce et sérénité.
Même l’interlude Run away love est mis en valeur par la voix de Tim, précédant la « side 2 » et For better…or worse?, morceau encanaillé porté par la basse proéminente de Brian Hill et une enveloppe sonore cette fois emphatique, intense, du plus bel effet. On trouvera bien sur, sur ce second volet, des perles pop imparables, légères comme I’m in deep, et la version « reprise » de Thorn in your side, écourtée et un poil plus percutante, plus « frontale » dans son interprétation.
Plus loin, Go jetsetter, à la fois vif et mélodieux, et un Theme for « memoirs » très « BO » susciteront également un enthousiasme non-feint, tout en affirmant l’identité d’un groupe que l’on ne peut que gagner à connaitre. Originaux, inventifs et hautement inspirés, The Postmarks se distinguent et se démarquent avec à-propos, faisant aussi dans une electro discrète le temps du splendide The girls from Algenib, doté de sons récurrents bien trouvés, et livrent un opus à l’orientation rétro, jusque dans sa pochette, remis au goût du jour avec maestria, dans le respect de cet esprit 60’s relooké de façon très personnelle et entièrement aboutie.