Nada Surf a certes le mérite d’effectuer un choix…de choix, entre Bill Fox, Depeche Mode, les Go-Betweens, The Soft Pack et pour finir les Silly Pillows, et d’imposer quelques bons moments d’une pop énergique, comme sur la cover de Question des Moody Blues, puis celle de Bright side de The Soft Pack, et d’effectuer la balance entre groupes connus et formation nettement moins médiatisées. Mais la prise de risque est inexistante et on a, passé l’écoute, l’impression de s’être envoyé un album très moyen du groupe dont on ne peut s’empêcher de se rappeler qu’à une certain époque, déjà trop lointaine, il nous a gratifiés d’oeuvres essentielles ayant pour nom High/Low et The proximity effect.
En outre, on se demande ce que vient faire le Bye Bye Beauté de Coralie Clément, ce qui pose la question de l’inspiration, et de la crédibilité, de Nada Surf. On peut encore s’enthousiasmer pour la coup de fouet donné à certains titres, ou la reprise alerte d’Enjoy the silence de Gahan et consorts, mais on oubliera vite cet album, pour passer à autre chose de plus audacieux, plus consistant, après, toutefois, être allé à la découverte des quelques combos repris ici et inconnus de nombre d’entre nous.
Ce disque est donc, malheureusement, à l’image de ce que proposent Matthew, Daniel et Ira depuis un temps à mon sens déjà trop conséquent: une succession de morceaux pop suivant une trame tantôt paisible (de plus en plus souvent et je tends pour ma part à n’en tirer aucun plaisir), tantôt légèrement plus énergique. Le combo de Brooklyn a certes le savoir-faire s’agissant de ces mélopées pop soignées, mais on aimerait, sous peine de se lasser définitivement de Nada Surf, que ce dernier se hasarde à autre chose, à un répertoire moins convenu, moins prévisible, et retrouve la verve de ses débuts, autrement plus fougueux.