Mélodies soignées, vélléités pop et folk classieux ou plus brut voisinent agréablement et si on déplore une énergie un peu trop diluée, la diversité dont The Mohawk Lodge fait preuve permet d’optimiser l’intérêt né de son disque.
Celui-ci démarre avec Hard times, à la pop mélancolique, mid-tempo, réussi, et achève sur un Rising sun lourd et menaçant, aux guitares chauffées à blanc, dont la fin offre des chants associés attrayants et de superbes mélodies. L’ombre de Neil Young, en solo comme avec le Crazy Horse, plane sur l’ensemble, qui a le bon goût de se montrer remuant sur un morceau comme Wear ’em out, essai pop-rock vivace, pour ensuite ralentir le tempo sur Everybody’s on fire, élégant et qui livre un refrain efficace. Puis c’est une trame plus strictement folk qui anime Timber, entérinant la variété de Wildfires et lui donnant par la même occasion des chances plus conséquentes de tenir sur la durée, que ce soit à l’écoute ou dans le temps.
Le saccadé et enflammé Wildfires, au plus long format, allie ensuite mélodies et rock fiévreux, Calm down, de durée similaire, faisant lui dans un registre plus posé, avec, comme à l’habitude, des mélopées de choix, agrémentées pour l’occasion de cuivres dont on appréciera l’intervention, d’autant qu’elle précède une fin enragée, très sonique, de belle facture.
Arrive ensuite Heart of lovers, galopant et doté de guitares solides, chanté d’une voix à la fois émotive et remontée par Ryder Havdale, dont l’organe produit son petit effet tout au long de ce Wildfires bien construit. Une touche de folk pur caractérisant Why would you?, avant le Rising sun décrit en débit d’article.
La réussite est donc de mise et le tout plutôt appréciable; subsiste cependant un doute s’agissant de la longévité de l’album, qui en dépit de ses qualités évolue dans un domaine n’offrant que peu d’occasions d’innover et de se distinguer réellement. Pour l’heure, profitons de ce Wildfires sans nous soucier de sa destinée.