En effet, si Odessa, obsédant et chanté d’une voix douce, truffé de sons ingénieux, met d’emblée sur les bons rails, et que les trois-quarts de Swim sont vraiment très bons, ce dernier souffre d’une fin un peu ennuyeuse, entre un Lalibela plat, peut-être trop court, trop « en friche » pour marquer les esprits, et ce Hannibal à mon sens trop délibérément techno, bien que doté d’une envolée spatiale de bon aloi, que rattrape heureusement Jamelia, dernier morceau aux fulgurances psyché hallucinantes.
Ailleurs, Snaith fait étalage de son savoir-faire, sur Sun par exemple, ou allant rythmique et rêveries sonores font bon ménage. Sa capacité à élaborer des ambiances prenantes fait merveille, de même que son chant uniforme et adroitement, sobrement aussi, travaillé.
Sur Kaili, des synthés volubiles vont et viennent, alliés à ce chant sensible, et nous emmènent bien haut, en alternant intensité et plages plus célestes, puis Found out et ses sons encore une fois bienvenus allie lui aussi douceur dans la voix et vivacité rythmique, en se situant à mi-chemin d’un psychédélisme engendré par les vagues des claviers, et d’une electro à la fois alerte et délicate.
Arrive ensuite Bowls, instrumental massif, aux penchants house dispensables, néanmoins globalement réussi et attirant de par ses sonorités dépaysantes, puis Leave house dont la dualité vocale fait la différence, de même que ces sons à la…Koudlam, ingénieux et originaux, le tout sur une trame vive et acidulée.
Caribou signe donc avec Swim un disque plutôt réussi, riche en moments forts et n’affichant que peu de faiblesses, si ce n’est les quelques « erreurs » décrites plus haut. Snaith ayant de plus le mérite d’imposer une electro-pop personnelle et démarquée des sorties récentes liées au genre, ce qui ne rend l’oeuvre en présence que plus intéressante encore.