Belle remise au goût du jour, proche, dans l’esprit, de Jon Spencer, du répertoire blues des années 50 par Son of Dave, homme-orchestre doué et nous livrant ici douze morceaux de belle tenue.
Qu’il opte pour un tempo soutenu (Rock’n’roll talent show, She danced all night) ou fasse dans un registre plus lent (Broke-down Lincoln), B.Darvill convainc et apporte de l’originalité, par le biais de sa formule peu commune, et de l’utilisation d’un harmonica enflammé, à un revival bienvenu. Le cachet 50’s est précieusement conservé, et simplement « actualisé », les réussites incluses dans cet album, nombreuses, n’état donc pas sans rappeler l’esprit déviant de l’actuel Heavy Trash. Les temps forts sont donc de mise, comme Voodoo doll ou Shake a bone, entre autres perles à la fois sensuelles dans le chant et encanaillées comme il se doit, et on apprécie les morceaux enlevés (Revolution town) comme les rengaines apaisées (Stiletto, You all but stay) de cet opus racé. L’instrumentation affiche un minimalisme seyant parfaitement au style de notre homme, qui nous gratifie, de plus, d’une fin d’album elle aussi brillante, entre Undertaker, trépidant, le mid-tempo bien nommé Ain’t nothin’ but the blues et ce The way you roll’em distingué. On pense à une forme de croisement entre Beck et les Beastie Boys, en moins décousu, mais au final, c’est bien, sa patte, unique et singulière, que Son of Dave impose, pour, par là-même, accoucher d’une oeuvre essentielle, idéalement produite par Steve Albini, qui appelle à de nombreuses écoutes et à une suite qu’on espère rapide et dotée du même cachet.