Résolument acoustique donc, l’univers de My Lady Music est joliment inauguré par un Virgile’s suicide poignant sur lequel les voix associées font merveille, un Special tout aussi pur et dénudé, finement orné, confirmant le savoir-faire des champenois. Si ce qu’ils font n’est pas complètement décalé et s’avère moins underground, dans le son, que ce qu’ils prétendent, le tout n’en est pas moins doté d’une touche personnelle, visant à les différencier de nombre d’autres formations aux travaux par trop lisses ou communs. Des cordes avenantes étayent ce morceau, puis Mr President, bénéficiant comme les autres d’un chant de toute beauté, fait de cette première partie de EP une bien belle carte de visite, d’autant plus que la voix narrative d’Aurélie Claux, alliée à une acoustique cette fois un peu plus nerveuse, rend ce Mr President plus intéressant encore.
Arrive ensuite Inspiration, d’abord tranquille (on remarquera la grande beauté de l’enveloppe musicale), dont les guitares et la trame musicale montent ensuite en intensité. Une émotion presque palpable, une sincérité imprenable se dégagent de ce titre comme de l’intégralité de ce premier EP, My Lady Music arrivant à intéresser sur la durée, ce qui parait être de bonne augure quand à la poursuite de ses activités.
Expiration et son climat inquiétant, Baptiste, par le biais d’un chant sombre et épars, venant troubler celui d’Aurélie, viennent alors, en dépit d’une durée excédant à peine la minute, se distinguer à leur tour. Puis We remains alive, « dark » (l’orientation « underground » trouve ici sa parfaite mise en son), exalté et doté de percussions décisives et de ces ornements sonores bien trouvés, achève, dans une pureté à la fois malsaine et étincelante, un six-titres dont les chansons apportent la preuve du talent d’un duo dont on attend désormais qu’il creuse plus en avant une démarche déjà singulière et qui, exploitée adroitement et sans concessions, pourrait lui permettre de progresser sans tarder et de toucher un public conséquent.