Faire preuve d’une inspiration constante, quand on « recycle » des légendes telles que Led Zepellin ou Black Sabbath, n’est pas une chose aisée, surtout dans le cadre d’un album. On tombe souvent dans le plagiat…plat et insignifiant, en « sauvant la mise » le temps d’un ou deux titres corrects.
Les Australiens de Wolfmother, eux, évitent largement le faux pas et signent avec ce Cosmic Egg une oeuvre superbe, jonchée de titres mémorables. Ca part dans tous les sens et dès California queen, la puissance Sabbathienne associée à un rythme appuyé fait la décision, le tout de breaks lourds, soniques à souhait (Alan Moulder étant à la prod’, on est déjà moins surpris de l’impact sonore de l’objet).
Wolfmother réédite la performance sur un New moon rising aux guitares de feu et la voix, entre Ozzy et Robert Plant, apporte un plus certain à cette série de…quinze titres, ni plus ni moins, tonitruants.
Les Aussies font donc dans le quantitatif autant quer dans le qualitatif, et se permettent même un clin d’oeil réussi à leurs compatriotes d’ AC/DC, le temps de White feather, par le biais de riffs à la Angus. Un son massif et bien distinct caractérise Cosmic Egg et même les claviers trouvent parfaitement leur place (Sundial). Et sur les titres plus tranquilles comme In the morning, la réussite est de mise même si la force de morceaux tels que 10 000 feet attirera notre attention de façon plus durable et marquante.
A l’image de Soundgarden sur Badmotorfinger, le groupe réalise un album de belle facture, actuel tout en puisant son inspiration dans les 70’s et ce qu’elles nous ont donné de meilleur. Far away surprend même en offrant un début aux sonorités presque enfantines, bienvenues au milieu de cette délectable déferlante d’une force de frappe dont résulte un rendu loin d’être médiocre.
Wolfmother n’oublie pas le psychédélisme, qu’il met magnifiquement en avant sur Cosmonaut en le mariant à cette « sonicité » qui lui sied à merveille, et parcourt un spectre large qui accroît d’autant plus la qualité de ses essais. Et quand il impose ses rythmes galopants (Pilgrim), on cède forcément à l’allant qui anime ses morceaux, bien tempérés par des parties plus lestes.
De surcroît, Cosmic Egg ne faiblit pas en sa fin, se différenciant ainsi de nombreux albums qui s’essouflent sur la durée. Entre Back round, mélodieux et soudainement plus belliqueux, et l’ultime Violence of the sun, alerte et sans failles, aucun écart n’est à déplorer, une chanson comme In the castle se distinguant même tout particulièrement de par son intensité et son tempo elevé, et son break bref et marquant. Sans oublier Caroline, céleste et finement constitué, et un Phoenix délicat, autres preuves probantes des possibilités d’un groupe ici au sommet de sa forme.