Arctic Monkeys
Samedi 30 janvier 2010
à La Médoquine (Talence – 33)
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En ce dernier samedi de janvier, la Médoquine de Talence affichait complet. La raison est simple : les Arctic Monkeys étaient de retour, et venaient défendre « Humbug« , leur dernier opus en date, sorti en août. Les billets s’étaient arrachés en très peu de temps, et avaient trouvé preneur chez un public plus varié que l’on aurait pu supposer, avec il est vrai un âge moyen dans les 20-22 ans.
L’organisation est au poil, ou presque, et Zyx et moi-même pénétrons dans la salle sur le coup de 19h15, et le coup d’envoi est donné à 19h30 précises, avec Mystery Jets, quintet londonien. Pas désagréables pour deux sous, mais pas forcément inoubliables, ils ont réussi à faire monter l’ambiance des premiers rangs (déjà conquis apparemment), avec leur rock gentil, taillé pour les stades, s’inspirant allègrement d’un groupe comme The Killers. Bref, c’est carré, il y a des titres tire-larmes pour briquets, des titres pour fluo kids, et la demi-heure qui leur était allouée est finalement vite passée.
Il ne faudra qu’une demi-heure pour installer la scène pour les singes de l’Arctique, quand enfin, le rideau tombe et le groupe déboule en force, et ce n’est pas une formule. Le groupe entame le set sur « Dance Little Liar« , « Brianstorm » puis « This House Is a Circus« , histoire de rentrer directement dans le vif du sujet. Le constat est malheureusement un peu moins reluisant en ce qui concerne le son, un peu décevant. Trop compact, trop massif et offrant (une fois de plus) une importance exagérée à la batterie de Matt Helders. Mais le groupe est rôdé, et a l’assurance de centaines de concerts derrière lui, donnant un peu l’impression d’être en pilotage automatique. Mais ne boudons pas notre plaisir.
La setlist est le premier motif de satisfaction, avec une répartition équitable des titres entre les trois albums. Le groupe a pris du muscle aussi, au contact de Josh Homme : les titres sont très incisifs, encore plus vite expédiés que sur disque, mais l’on constate avec plaisir quelques écarts, avec ici un break, ici une reprise de Nick Cave (« Red Right Hand« ), et si Alex Turner n’est être le plus grand showman qui soit, il a la voix juste et suffisamment de présence pour se montrer convaincant. Le set alterne volontiers les rythmes, avec des enchaînements du style « Do Me a Favour » / « When the Sun Goes Down » ou « I Bet That You Look Good on the Dancefloor » suivi de l’excellente « Cornerstone« . La part dévolue à « Humbug » est raisonnable, évitant le syndrôme Oasis un an avant, qui avait dérouté quelques spectateurs avec pas mal de titres de l’album fraîchement sorti. Et les titres ne jurent pas avec les singles qui ont propulsé Arctic Monkeys d’un set rapide à Barbey en 2005 à la Médoquine en 2010. « My Propeller » et « Crying Lightning » montrent un durcissement du son du groupe, quand l’orgue macabre de « Pretty Visitors » amène une once de nouveauté. Au bout d’une heure et quart, c’est le traditionnel jeu du rappel, dans lequel trouveront place « 505 » précédé de « Fluorescent Adolescent« . Des adolescents, voici ce que ne sont plus les Arctic Monkeys depuis longtemps, c’est maintenant un groupe sûr de sa force et de sa fougue qui s’est produit à la Médoquine. A défaut d’un très grand concert, on aura entendu d’excellentes chansons, par un excellent groupe : c’est déjà beaucoup.
Photos : Zyx / Texte : Mickymaxxi
Setlist :
Dance Little Liar
Brianstorm
This House is a Circus
Still take you home
Potion Approaching
Red Right Hand
My Propeller
Crying Lighting
Catapult
The View from the afternoon
I bet you look good on the dancefloor…
Cornerstone
If you were there, Beware
Pretty Visitors
Do me a favour
When the sun goes down
Secret door
Rappel :
Fluorescent Adolescent
505