J’apprécie tout particulièrement ma collaboration avec Julien Fernandez, batteur de Chevreuil et « boss » de 5Roses, structure de promotion de groupes basée en Italie et au Luxembourg.
En effet, celui-ci me fait régulièrement parvenir des albums de formations originales, issues de labels dévolus à des musiques différentes, donc souvent passionnantes. C’est le cas avec ce disque d’une électro fichtrement bien ficelée, entrainant et enthousiasmant, qui en trois titres met tout le monde d’accord avant de poursuivre la sarabande sur sept autres morceaux aussi probants.
De plus, Erica Quitzow, auteure de cette bien belle réalisation, insuffle à celle-ci une diversité, partant d’un format plutôt électro donc, qui fait pencher la balance en sa faveur et lui évite la redite ou la linéarité. Une multitude de sons bien trouvés, de rythmes et d’idées décisifs, doublés d’un chant enjôleur, engendrent d’éclantantes réussites comme, entre autres, le presque enfantin Talk to me ou Cherry blossom. Et si le tempo est souvent alerte, Erica réussit également son coup sur, par exemple, un Money talks plus lent, ou encore ce Race car sobre et tranquille. Puis elle se permet un Race car 2 plus clair et tout aussi intéressant que le premier, tout en s’écartant stylistiquement de ses penchants électro dominants. Enfin, elle termine sur Whatever, morceau à plusieurs voix dansant et saccadé, et signe un opus sans faux pas, hébergé par un de ces nombreux labels trop méconnus: Young Love Records. Avec, cerise sur le gâteau, un panel instrumental riche, cohérent et tissant des ambiances immanquablement séduisantes. Et ce titre-surprise, More Keith Richards, qui par son intitulé suscite une grosse curiosité, et dont le contenu serait de nature à faire se trémousser l’illustre guitariste « visé ».
Un album dansant, source d’un plaisir non-dissimulé, parfaitement troussé.