Trio arrageois formé notamment de deux ex-Gingerbread (souvenez-vous de leur album, sa qualité vous donnera un avant-goût précis de ce que peuvent maintenant produire Chris et ses deux collègues), Hamilton finalise avec ce six titres, après une apparition sur deux compilations, ses travaux d’écriture et de composition. A l’écoute, force est de reconnaitre que l’expérience de Chris et de Sandrine, efficacement épaulés, derrière les futs, par un ex-S.I.D., génère un résultat solide et convaincant. Et s’ils oeuvrent dans un créneau n’offrant plus de réelles surprises, les nordistes réalisent ici un sans faute et se hissent à la hauteur de leurs références, issues pour la plupart de la scène émo/indé américaine et bien digérées, ce qui nous permet de constater qu’en dépit de gôuts dont on ne peut nier l’influence, Hamilton est doué du talent nécessaire à s’affranchir de toute influence trop présente pour évoluer de façon individuelle.
Dotés d’un allant communicatif, les morceaux du trio raflent la mise dès Memories, bondissant et doté de mélodies gentiment torturées, le chant féminin apportant en outre un plus à la voix déjà attractive de Chris, leader modeste et attachant de la formation évoquée en ces lignes.
De surcroît, la variété, malgré un penchant émo assumé, est de mise et le disque prend par exemple fin sur un Ellery queen très post, doté de voix samplées évoquant les poitevins de Microfilm. Ailleurs, la qualité est bien sur au rendez-vous, comme sur Silverlake, simple et efficace, qui s’appuie sur un très bon riff et propose un refrain immédiatement mémorisable, ou sur un My way porteur d’une teinte power-pop loin d’être déplaisante, bien au contraire.
Hamilton a le mérite de ne pas se cantonner au format émo et le fait plutôt bien, signant des titres dont aucun ne souffre la moindre critique négative. Preuve en est, un Call my name saccadé puis plus affirmé dans son rythme, enjolivé par cette dualité vocale décisive, qui vient s’ajouter à la liste des réussites, laissant ensuite la place à Jolene, d’abord percutant, qui déboule sans crier gare et parvient, en dépit du fait qu’il outrepasse les sept minutes, à maintenir l’attention durablement, notamment par le biais d’une seconde partie plus apaisée lui permettant de créer un joli contraste.
Vous l’aurez compris, Hamilton donne une suite plus que digne à Gingerbread, laissant juste subsister le regret lié au peu de titres offerts. Qu’à cela ne tienne, il y a ici suffisamment de qualité pour satisfaire nos attentes et nous permettre de patienter jusqu’à la prochaine sortie, qu’on espère bien sur proche et fournie.