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Dans un style différent mais tout aussi opposé aux conduites trop normées, parait donc maintenant ce Goodbye signé KOUDLAM, autre révélation engendrée par le label parisien. Un premier long jet, faisant suite à un live déjà prometteur, qui tient lui aussi toutes ses promesses et permet à PAN EUROPEAN RECORDING de confirmer la diversité de son catalogue et ses orientations délibérément hors-normes.
Plus synthétique, plus exotique aussi, Goodbye est une réalisation peu commune, difficile à appréhender, et se situe dans la catégorie de ces opus qu’il faut maitriser, dominer, dont il faut d’imprégner et qui, à l’issue d’écoutes attentives et répétées, met l’auditeur dans les cordes et s’avère addictif de bout en bout. Et si des guitares apparaissent furtivement sur Love Song, ce sont bel et bien les sonorités synthétiques qui mènent la danse, imposant leur côté sombre et presque lunaire dès Opening, court morceau introductif. Passé ce début intriguant, ces claviers réapparaissent sur Flying over the black hills with crazy horse, sous la forme de nappes récurrentes et obsédantes, et créent un climat sans égal, dépaysant, magnifié par une voix veloutée et des samples vocaux aux airs tribaux bienvenus. Le décor est planté, et les motifs sonores de Koudlam, qui enveloppent une sorte d’électro-cold/world envoûtante, s’avèrent judicieux et décisifs. Qu’ils soient mêlés à un rythme vif (Tonight ou ce See you all aux vocaux proches de ceux de…Bobby Sichran, pour ceux qui connaissent, sur « From a sympathetical hurricane« ), ou à une ambiance plus détendue comme sur Eagles of Africa, leur sobriété et les atmosphères qu’ils brodent font mouche et se veulent parfaitement complémentaires du chant, posé ou plus déviant, et de ces rythmes affichant une pluralité appréciée. Des envolées, c’est le cas de le dire, très spatiales, ornent ce Goodbye imparable et incomparable (Brother, qui m’évoque les efforts les plus ambiants des Young Gods), et plus loin (Flying dolphins), c’est une ambiance froide et dépouillée qui nous happe.
Koudlam n’a pas son pareil pour imposer des titres sans règles, aventureux et inspirés, et le prouve encore sur Middle, modèle de cold-wave bardée de boucles de synthés enivrantes. Puis Goodbye, reposant justement principalement sur ces claviers prépondérants, confirme définitivement l’individualité de la formation parisienne, aussi affirmée que celle dont ses camarades de label font preuve à chaque production.
Il nous reste alors deux morceaux à nous mettre sous la dent, le premier, Wave of mutilation, instaurant un rythme effacé et pourtant marquant, de même qu’un chant en Allemand aussi remarquable. On ne sait à quel saint se vouer, ou plutôt à qui se référer, tant l’orientation voulue ici par Koudlam lui est propre et rend vaine toute tentative de description précise de son univers.
Enfin, et comme pour confirmer mes propos, Hole met fin à l’album en présence dans le calme, en s’appuyant sur une acoustique tranchant presque avec la froideur inhérente à cet opus, non sans dévoiler une ambiance là encore somptueuse, captivante et garantissant un « voyage intérieur » sans fin.
Pour conclure, Koudlam réussit, dès son premier ouvrage studio, un coup d’éclat, impose son identité, forte et singulière, et laisse augurer de superbes réalisations à venir, à l’image des sorties signées PAN EUROPEAN RECORDING.