Non content de promouvoir un artiste électro de valeur avec Vive la Fête, Le Son Du Maquis a également eu le nez creux concernant ce duo dont l’univers se rapproche de celui des Belges, à ceci près qu’ici, on se situe plus directement en terres 80’s. Cette décennie se voit remise au goût du jour avec un brio dont peu font preuve, Risqué parvenant de plus à tenir sur la durée, soit treize titres, sans faiblir une seconde.
Ce n’est d’ailleurs surement pas un hasard si c’est le label anglais Some Bizarre (Soft Cell, Cabaret Voltaire ou encore Psychic TV, pour ne citer qu’eux) qui a signé ce groupe. Electro, rock, sonorités 80’s voix émoustillantes, parfois encanaillées entrent ici en collision à tout instant et engendrent des morceaux plus que persuasifs, dont l’alliage groove et entrain démentiels/côté rock (exemple, l’excellentissime I Want Your Number) pour certains titres, ou les penchants délibérément 80’s, dénués de toute tendance « autre » (Tie Me Up, Tie Me Down), tapent dans le mille et portent cet opus vers les sommets. Tubesque du début à la fin (Push The Button, auquel tout auditeur un tant soit peu normalement constitué ne peut résister, doté d’un chant, oeuvre de Billie Ray Martin, évoquant Annie Lennox), cette rondelle est en effet amenée à tourner un long moment dans les platines, voire à animer nombre de soirées dédiées à un courant superbement exploité et réactualisé, donc, avec un savoir-faire renversant de la part d’un groupe dont nous ne connaissions pour ainsi dire rien il y a encore peu. Les interventions extérieures y sont plus que concluantes, Pravda, entre autres, réalisant avec le duo une époustouflante reprise du Psychokiller des Talking Heads, vitaminée et gorgée de guitares mordantes, ainsi que d’une basse massive, tandis que le duo, côté reprises, complète le tableau avec Venus In Furs du Velvet Underground, ni plus ni moins, la voix de Nathalie et les séquences de Huw Williams le dotant d’une touche joyeuse qui contraste avec son contenu de départ.
Si ces deux covers exécutées avec brio s’avèrent donc abouties, il est à souligner que les collaborations, outre celle de Pravda donc, le sont tout autant, à commencer par Marylin, sur lequel apparaissent Amanda Lepore et Cazwell. La première y allant de son chant suggestif et le second de ses interventions presque hip-hop, alors que Huw et Nathalie les épaulent en élaborant des boucles 80’s remarquables. Ou encore Plastic Lover et ses guitares de feu en introduction, où Pravda apparait à nouveau, accompagné cette fois de The Specimen, au refrain, à l’instar de la plupart des autres, mémorable.
Plus loin, ce sont Andrea B et Crackdown qui nous font l’honneur de leur présence sur un Superstitious aussi entrainant et énergique (riffs secs et brefs) qu’addictif dès lors que la première écoute est passée. Et enfin, pour achever le chapitre des « featurings », Ultrafox co-signe avec Risqué un Disorder électro-cold aux guitares cette fois assez « Curiennes », qui met un terme à ce Tie Me Up, Tie Me Down assez phénoménal. Autour de cela, Hotline (cette voix signée Nathalie, tentez donc d’y faire face sans succomber, c’est peine perdue) et ses six-cordes une fois de plus sobres et étincelantes, en adéquation avec ce titre plus léger, ou Do You believe In Heaven ?, plus synthétique et tout aussi probant, permettent à Risqué de continuer son festival, ce qui est aussi le cas, en fin de parcours, de Déshabille-toi et Can’t Stop. Le premier très électro, avec des synthés dignes du Pretty Hate Machine de Nine Inch Nails, le second de même teneur, quoique porteur de guitares discrètes, avec en plus de cela les nappes efficaces en diable du duo.
Pour conclure donc, voilà un album en aux allures de révélation conséquente, dont on ne sait s’il perdurera mais qui, pour l’heure, tourne sur ma platine, et très certainement sur celles de ses autres possesseurs, de façon répétée. Indispensable et sans nuances qualitatives, même après une réflexion poussée…