nouveau avec ce quintet mêlant rock (‘n’roll bien sur) et soul avec le
dextérité des meilleurs. Produit par Matt Verta-Ray (Heavy Trash,
Speedball Baby), qui le dote d’un son idéal actuel et faisant en même
temps ressurgir des limbes d’un passé précieux, The Lost Communists
pondent en effet douze titres irréprochables, alternant ballades
venimeuses et titres rock enflammés. Un orgue, perceptible dès Tell me
who he is, étoffe le tout et accentue l’effet rétro, résultant des
goûts et écoute du groupe, de cet album solide. Le procédé des
limougeauds rappelle d’ailleurs la formule de Crocodiles, formation
strasbourgeoise à la créativité similaire bien que disposant
d’influences légèrement différentes (Who murdered the call girl?), et
le rendu suscite un enthousiasme égal. On prend un vif plaisir à
l’écoute de morceaux alertes comme Life is a bitch ou Time never waits
for me, ravageur et incendiaire, et là encore, comme sur les dernières
productions françaises, et c’est à mettre en avant, aucune faute de goût
n’est à relever.
Et dans un format plus posé, Trails of blood, par exemple, fait
mouche avec classe et élégance, tandis que dans un registre intermédiaire, Next
trip, mid-tempo mais écorché et porteur lui aussi de ce raffinement
remarqué, se distingue particulièrement.
Autour de celà, ou plutôt
après cela, The Lost Communists livre un titre rentre-dedans court et
affuté, Don’t kiss me for fun, insistant ensuite sur ce côté mordant
sur Freaky zombie (1), parfait instrumental trépidant orné de cris
terrifiants. Chaque seconde de ce disque attire l’oreille et l’allant,
en fin d’album, d’une chanson comme Oldies, emporte la mise avec une
grande facilité. Le chant, endiablé, nous emporte également dans son
flux incoercible (Glad to get off on you), puis The Same End,
rock’n’roll et doté de cet orgue aux interventions décidément
déterminantes, assied le statut d’espoir à suivre d’ores et déjà à la
trace de ce groupe dont le mérite, outre son registre impeccable, est
de se démarquer de la mouvance actuelle.
Grosse découverte donc, d’un groupe capable, par le biais d’une telle
oeuvre, de concurrencer les « maîtres » du genre. C’est d’ailleurs tout
sauf un hasard si c’est Matt Verta-Ray, acolyte de Jon Spencer, qui s’est collé à la prod’ de ce disque étincelant.