Il y a longtemps que je n’avais pas rencontré un UMO ou un OMNI (Objet Musical Non Identifié), depuis peut être Badly Drawn Boy, Beck ou tout simplement mon album préféré de Yann TIERSEN « Le phare », et puis voilà que m’arrive par le dernier courrier postal, l’album de MISOPHONE. « I sit at open windows ».
Tout commence par des chants d’oiseaux, une sonnerie peut être de téléphone au lointain, perdu dans des nappes, puis deuxième chanson, tiens une guitare, là j’ai bon c’est du FOLK à l’ancienne mais moderne quand même.
Le disque de MISOPHONE se déroule, un peu comme si il était joué, ou « manivellé » via une orgue de barbarie, tout se passe dans une atmosphère éthérée, des craquements de vinyles, la prise de son des instruments n’est pas tout à fait propre, et puis au milieu de mélodies vocales qui sont parentes de EELS à mon oreille, viennent se glisser des instrumentaux pour le moins bizarre, qui nous plonge dans une ambiance onirique, un peu comme si Danny ELFMAN, le compositeur fétiche de Tim BURTON, était passé par là.
Les deux compères de MISOPHONE, Matt Welsh et Steven Herbert on tout de même 13 albums à leurs actifs et ils jouent à eux deux de plus d’une vingtaine d’instruments, mélodica, xylophone, banjo, harmonium par exemple, sans oublier un joli piano au son du 18e siècle, qui plairait à la belle Emily LOIZEAU.
Leur musique vous rentre dans le corps, une émotion est prégnante tout le long de ce disque, un peu comme si on nous chantait des comptines de notre enfance perdue, au coin du feu d’une maison un peu bancale, avec des toiles d’araignées au plafond, et puis comme la vie ce n’est pas que les pleurs, il y a aussi de la musique pour danser, ça flirte avec l’Europe centrale, voire KLEZMER ou « Chat noir chat blanc » d’Emir KUSTURICA, l’album de BEIRUT n’est pas loin non plus dans des références proches.
Une belle découverte, venue de BRISTOL, comme quoi il n’y a pas que du trip hop (même si cette vague date déjà de la fin des années 90).
MISOPHONE, c’est tout un film musical qui se tisse dans nos oreilles, comme un peu Charlie Chaplin perdu dans l’Halloween de l’« Etrange Noël de Mr Jack ».
MISOPHONE – I sit at open windows (2009)
Oradea at dawn – Castles in the sand – Run run run – A ghost of right wing america – Days of regret – Skylark in F – Lost march of the dead – Rest asleep – Bull horn instrumental – The faces in the window – Interlude 2 – Cow bell blues
Fab’