Après avoir rêvé de cette belle soirée de samedi, je suis excité par celle qui s’annonce en ce Dimanche 16 août à Luxey, petit village dans les landes, mais très grand festival.
Ce soir là, pour commencer c’est Nicolas Jules qui ouvre notre bal sur la scène des peupliers. Alors c’est quoi Nicolas Jules, j’ai encore un peu de difficulté à décrire ce que j’ai vu et entendu. C’est du théâtre, c’est de la chanson, c’est loufoque, c’est drôle, cela ne se prend pas au sérieux le tout avec un aplomb incroyable.
Affrontant le public tel un torero, avec son percussionniste en tablier bleu de cuisine, bas noirs et jarretières, percussionniste qui parfois lui susurre des mots doux à l’oreille en plein milieu d’une chanson d’amour, ces deux oiseaux là, sont complètements barrés.
A ce moment je me suis fait la réflexion qu’un Zed Van Traumat aurait tout à fait sa place sur cette scène.
Sans transition, c’est le groupe les hurlements de Léo qui débarque sur une autre scène, à grand renfort de batterie de cuisine, cuivres et autres guitares à la sauce saturée. C’est très festif, peut être un peu trop pour moi, ne comprenant absolument pas ce que les chanteurs voulaient nous faire passer, car noyé dans un volume sonore une peu trop important, je dois me faire vieux….
Et puis, c’est le groupe que j’attends depuis longtemps de voir sur scène, les Ogres de Barbak, Alice, Mathilde, Sam et Fred, tous frères et soeurs qui écument les bars, les scènes, les chapiteaux et les festivals depuis plus de 15 ans, avec 10 disques au compteur. Du premier « Rue du temps » en 1997, jusqu’au dernier en date « Du simple au néant » en 2007, en passant par « Irfan le héros », les ogres, avides toujours de rencontres et de nouvelles expériences, ont crée leur propre label, ont tourné avec les hurlements de léo (Un air deux familles), réalisé un disque pour enfant (« Pitt Ocha »), ont joué avec une fanfare du Belgistan pays imaginaire, sans oublier l’expérience du chapiteau Latcho Drom.
Les voilà qui arrivent sur la grande scène des sarmouneys, entourée de multiples instruments, chacun passant tour à tour de l’un à l’autre.
Contrebasse, violoncelle, trombone, accordéon, guitares, trompette, piano, flûte traversière, clarinette etc… bref un orchestre au grand complet.
Dés leur entrée, une volonté de croquer la scène s’est faite sentir, haranguant le public, avec des chansons déjà des classiques reprises en choeurs, de façon très énergique, il faut bien maîtriser ce public venu en nombre, en soif d’énergie.
Après une reprise de « Salut à toi » des Berruriers noirs, reprise presque mieux que l’original c’est pour dire, voilà que je retrouve les ogres que je connais le mieux, intimistes, acoustique, sensibles avec des chansons douces mais toujours aux textes poétiques et parfois enragés, cette partie passe par leur fameuse reprise de la belle chanson de Pierre Perret « Au café du canal ».
Puis viens, la troisième partie, électro, guitare électrique, violon saturé, rythmes hiphop samplés, du dub, parfois reggæ, un peu punk rock alternatif des années 80 sur les bords. Je suis un peu déboussolé, bouche bée, ne comprenant pas trop ce qui se passe sur cette scène, mais cela reste tout de même Les Ogres de Barbak, leur esprit est bien là.
Je suis finalement assez impressionné par cette faculté de pouvoir jongler d’un style musical à l’autre, une capacité à se renouveler avec une apparente facilité, une énergie jamais défaillante, et des textes toujours aussi bien écrits et interprétés, bref de la belle ouvrage, comme des artisans qui s’essayent à d’autres techniques pour enrichir leur palette et toucher d’autres endroits du coeur pour de nouvelles émotions partagées.
Longue vie aux Ogres de Barbak !!!!
Et voilà trois jours, de musique, de paix et d’amour, qui s’achèvent, bien sûr je n’étais pas à Woodstock en 69, mais je pourrais dire que j’étais à Luxey en 2009.
Fab’