Fruit de la collaboration, depuis début 2008, entre Cyrille Poumerie (Cyrod) et Jay Echeverria (Red Space Cadet), tenant d’une entente solide issue d’internet, cet album, fourni et généreux tant en durée qu’en qualité, est une surprise plus qu’agréable. De plus, il constitue la preuve qu’on peut mener à bien une collaboration de ce type et en tirer le meilleur en termes de résultats.
Autre atout, les morceaux du Français et de son ami Américain ne sont rattachables à aucune catégorie précise et particulière, ce qui en accentue la valeur. C’est aussi, d’ailleurs, ce qui fait la toute la difficulté d’écrire sur un tel disque, quand bien même le plaisir ressenti à l’écoute s’avère sans cesse grandissant.
On trouve sur « To telescope » un sorte de shoegaze électro (« Red space noise« , premier morceau singulier et inventif, à la fous flou et alerte, noisy et truffé de trouvailles sonores) et autour de cela, Cyrille et Jay s’amusent à brouiller. les pistes au gré de leurs envies. Sur « Near the last station« , l’enveloppe shoegaze se maintient et le rythme se fait moins soutenu; on a l’impression d’entendre Pavement, le plus lo-fi qui soit, et la dualité des voix amène un plus à la chanson, déjà décalée et attractive. L’enrobage bruitiste bien ficelé y allant également de son petit effet, le début d’album est donc convaincant…et le reste le sera aussi, à commencer par « No one to blame » et son folk électrifié de toute beauté, animé des sons distordus succédant à d’autres « bruits » plus clairs, plus lumineux, ou ce « Whatwhy » cosmique, aussi inspiré dans son habillage sonore que les autres ritournelles du duo franco-américain. Celui-ci use d’une palette large, qui lui permet d’étayer son propos avec efficacité tout en restant dans une sobriété qui lui évite de se disperser outre-mesure.
Un rythme hip-hop caractérise « The beast« , bref et très bon, avant « Three times » et ses délires sonores…que je qualifierai de psychés, ce titre usant de motifs répétitifs et hypnotiques et d’une voix spatiale, à moins que ce ne soit le tout qui produise cet impression de « décollage ». C’est d’ailleurs ce qui fait qu’on revient après écoute à cet album mystérieux et irrésistiblement attirant. Pour tenter de s’en imprégner complètement et d’en saisir toute la profondeur, d’en comprendre les « mécanismes »…jusqu’à une certaine forme de dépendance.
On a ensuite droit à de l’indus-shoegaze (la nature des morceaux me pousse, c’est ici bon signe, à définir, -avec une maladresse dont je ne disconviens pas- des styles encore non-évoqués) sur « Cowboy II » et ses dérapages noisy délectables, l’électro-rock foutraque de « Histrionik » confirmant le côté unique de RED SPACE CYROD et bien entendu, la qualité de ses titres, quatorze au total sur cet opus et pas un de criticable.
Dans un registre voué à l’électro/acoustique, « Electricities« , paradoxal au même titre que les associations musicales osées par RSC pour les besoins de cet objet hors-normes, évoque Sebadoh et la lo-fi des 90’s, ce qui à l’évidence ne gâche pas notre plaisir, loin s’en faut. Puis « Once apon » impose un rock lourd, à l’electricité débordante, qu’on aurait plutôt bien vu sur le « Loveless » de My Bloody Valentine. Un côté dreamy attenant au shoegaze, en plus de ces élans noisy récurrents et significatifs, parcourant en effet bon nombre des quatorze morceaux de « To telescope« . « Selling us« , lui aussi…noisy et porteur de séquences électro sobres, poursuit sur une note grinçante et lancinante, puis « Bound to me« , enchanteur, à l’électricité bridée et aux mélodies « à l’ancienne » absolument magnifiques, font bien mieux que de maintenir l’attention, en dépit d’un contenu exigeant.
Enfin, c’est dans un premier temps « Scared of ghosts« , sur ses 8mns30 d’électro aquatique et rêveuse, secouée par une trame doucement électrique et des voix fantomatiques, puis un climat inquiétant sur sa dernière minute, et « Drunken orgy« , morceau voix+acoustique dépouillé et enjôleur, qui bouclent le bal.
Un album riche, à « aller chercher », qui se dévoile eu fil des écoutes et dont on n’a pas fini de dévoiler tous les trésors.
Unique donc, et indispensable à tout auditeur un peu curieux, défricheur et « décalé », ou peu conventionnel, ou encore audacieux, dans ses choix musicaux.
Autre atout, les morceaux du Français et de son ami Américain ne sont rattachables à aucune catégorie précise et particulière, ce qui en accentue la valeur. C’est aussi, d’ailleurs, ce qui fait la toute la difficulté d’écrire sur un tel disque, quand bien même le plaisir ressenti à l’écoute s’avère sans cesse grandissant.
On trouve sur « To telescope » un sorte de shoegaze électro (« Red space noise« , premier morceau singulier et inventif, à la fous flou et alerte, noisy et truffé de trouvailles sonores) et autour de cela, Cyrille et Jay s’amusent à brouiller. les pistes au gré de leurs envies. Sur « Near the last station« , l’enveloppe shoegaze se maintient et le rythme se fait moins soutenu; on a l’impression d’entendre Pavement, le plus lo-fi qui soit, et la dualité des voix amène un plus à la chanson, déjà décalée et attractive. L’enrobage bruitiste bien ficelé y allant également de son petit effet, le début d’album est donc convaincant…et le reste le sera aussi, à commencer par « No one to blame » et son folk électrifié de toute beauté, animé des sons distordus succédant à d’autres « bruits » plus clairs, plus lumineux, ou ce « Whatwhy » cosmique, aussi inspiré dans son habillage sonore que les autres ritournelles du duo franco-américain. Celui-ci use d’une palette large, qui lui permet d’étayer son propos avec efficacité tout en restant dans une sobriété qui lui évite de se disperser outre-mesure.
Un rythme hip-hop caractérise « The beast« , bref et très bon, avant « Three times » et ses délires sonores…que je qualifierai de psychés, ce titre usant de motifs répétitifs et hypnotiques et d’une voix spatiale, à moins que ce ne soit le tout qui produise cet impression de « décollage ». C’est d’ailleurs ce qui fait qu’on revient après écoute à cet album mystérieux et irrésistiblement attirant. Pour tenter de s’en imprégner complètement et d’en saisir toute la profondeur, d’en comprendre les « mécanismes »…jusqu’à une certaine forme de dépendance.
On a ensuite droit à de l’indus-shoegaze (la nature des morceaux me pousse, c’est ici bon signe, à définir, -avec une maladresse dont je ne disconviens pas- des styles encore non-évoqués) sur « Cowboy II » et ses dérapages noisy délectables, l’électro-rock foutraque de « Histrionik » confirmant le côté unique de RED SPACE CYROD et bien entendu, la qualité de ses titres, quatorze au total sur cet opus et pas un de criticable.
Dans un registre voué à l’électro/acoustique, « Electricities« , paradoxal au même titre que les associations musicales osées par RSC pour les besoins de cet objet hors-normes, évoque Sebadoh et la lo-fi des 90’s, ce qui à l’évidence ne gâche pas notre plaisir, loin s’en faut. Puis « Once apon » impose un rock lourd, à l’electricité débordante, qu’on aurait plutôt bien vu sur le « Loveless » de My Bloody Valentine. Un côté dreamy attenant au shoegaze, en plus de ces élans noisy récurrents et significatifs, parcourant en effet bon nombre des quatorze morceaux de « To telescope« . « Selling us« , lui aussi…noisy et porteur de séquences électro sobres, poursuit sur une note grinçante et lancinante, puis « Bound to me« , enchanteur, à l’électricité bridée et aux mélodies « à l’ancienne » absolument magnifiques, font bien mieux que de maintenir l’attention, en dépit d’un contenu exigeant.
Enfin, c’est dans un premier temps « Scared of ghosts« , sur ses 8mns30 d’électro aquatique et rêveuse, secouée par une trame doucement électrique et des voix fantomatiques, puis un climat inquiétant sur sa dernière minute, et « Drunken orgy« , morceau voix+acoustique dépouillé et enjôleur, qui bouclent le bal.
Un album riche, à « aller chercher », qui se dévoile eu fil des écoutes et dont on n’a pas fini de dévoiler tous les trésors.
Unique donc, et indispensable à tout auditeur un peu curieux, défricheur et « décalé », ou peu conventionnel, ou encore audacieux, dans ses choix musicaux.