Leeds; le nom de cette ville évoque surement beaucoup de choses, d’un point de vue musical, pour vous…
On ne refera d’ailleurs pas la liste des groupes ou événements y étant liés, d’une part par paresse de ma part, et d’autre part parce que là n’est pas la question. Et à part ça, me direz-vous?
Eh bien là en l’occurrence, Leeds nous sert sur un plateau l’un des duos instrumentaux les plus ahurissants que j’aie pu écouter ces derniers temps: That Fucking Tank, composé de James Islip aux « no-tom drums » et d’Andy Abbott à la « baritone guitar ».
S’appuyant sur des titres hilarants, « hommages » à des artistes dont l’influence se fait peu ressentir, du point de vue de l’écoute, sur cet album, mais ayant très certainement fait partie, à un moment donné, du « background » musical des deux acolytes (notamment les nommés Dave Grolsch et Evan Dindo, allez savoir pourquoi je tiens de tels propos et surtout, dès lors que vous disposerez du tracklisting complet, démerdez-vous pour retrouver la totalité des bons noms), le duo nous gratifie d’instrumentaux géniaux, souvent massifs ou touffus, rythmés aussi, inventifs et passionnants.
On touche ici au math (« Keanu Reef« ) mais de façon très mesurée (sans les prises de tête maths façon Pithagore, je fais ici référence à la complexité de ce style en certaines occasions et aux branlages de manche aussi ennuyeux qu’inutiles qu’il peut engendrer; That Fucking Tank nous épargne heureusement cette démarche et s’il fait parfois preuve d’une certaine technicité, celle-ci n’est jamais abusive, loin s’en faut, et ne fait que servir l’intérêt des morceaux déments qui forment cet album). Il y aussi des plans métal (« Mr Blood« ) brefs et évocateurs d’une époque nous ayant offert ce qu’il y a de mieux en la matière (d’où le titre « Nancy Mustaine« , peut-être), des élans noise jouissifs à souhait, une pléthore de riffs inimaginables, et tout ça se mélange et se télescope sans jamais de disperser, sans jamais partir dans le n’importe quoi ou dans un capharnaüm sonore dont nous pourrions ne pas ressortir indemnes. Au contraire, l’alchimie entre les genres est telle, et fonctionne tellement bien, qu’on a la nette impression, à l’arrivée, que le duo a bel et bien créé un genre: le sien.
Un côté rock grungy et noisy vient accroître l’intérêt porté à ce disque, combiné à des plans…euh..speed ou post-hardcore, j’en perds ma culture tant ce disque m’amène à autre chose d’un point de vue des climats élaborés sur ses dix morceaux.
Sur « Evan Dindo« , That Fucking Tank joue une sorte de punk-rock réfléchi, adroitement tempéré et aux variations rythmiques judicieuses, puis sur « Bruce Springstonehenge« , il radoucit quelque peu son propos pour nous servir un instru presque classiquement rock, réussissant la prouesse d’être aussi génial dans ce registre plus « conventionnel », le mot n’étant toutefois pas le meilleur à utiliser pour décrire ce duo même lorsqu’il fait dans le « moins barré ».
Barré, « Ludwig II of Bavaria » l’est et nous plonge dans un climat lourd, oppressant, après une intro sereine, « classique » dans le genre mais façon That Fucking Tank, c’est à dire… »détourné », je dirai. Ce titre part d’ailleurs ensuite dans un fracas rythmique et instrumental étourdissant, puis il laisse la place à « Stephen Hawkwind« .
Plus de huit minutes époustouflantes, une fois de plus, dans un registre indéfinissable et pourtant étonnamment abordable en dépit de sa complexité. Psyché, puissant, un poil stoner, rétro et futuriste à la fois, souple et massif, ce morceau est en quelque sorte à l’image du groupe et du contenu offert; paradoxal dans ses choix, audacieux dans ces mêmes options, tout en ruptures et en oppositions, et à l’arrivée, captivant en diable.
Inutile, d’ailleurs, de chercher à décrire l’univers des British de façon très précise; l’écoute s’impose, point final.
Putain de bon disque, magistral, du pain béni pour platines en mal d’originalité et d’ingéniosité.
On ne refera d’ailleurs pas la liste des groupes ou événements y étant liés, d’une part par paresse de ma part, et d’autre part parce que là n’est pas la question. Et à part ça, me direz-vous?
Eh bien là en l’occurrence, Leeds nous sert sur un plateau l’un des duos instrumentaux les plus ahurissants que j’aie pu écouter ces derniers temps: That Fucking Tank, composé de James Islip aux « no-tom drums » et d’Andy Abbott à la « baritone guitar ».
S’appuyant sur des titres hilarants, « hommages » à des artistes dont l’influence se fait peu ressentir, du point de vue de l’écoute, sur cet album, mais ayant très certainement fait partie, à un moment donné, du « background » musical des deux acolytes (notamment les nommés Dave Grolsch et Evan Dindo, allez savoir pourquoi je tiens de tels propos et surtout, dès lors que vous disposerez du tracklisting complet, démerdez-vous pour retrouver la totalité des bons noms), le duo nous gratifie d’instrumentaux géniaux, souvent massifs ou touffus, rythmés aussi, inventifs et passionnants.
On touche ici au math (« Keanu Reef« ) mais de façon très mesurée (sans les prises de tête maths façon Pithagore, je fais ici référence à la complexité de ce style en certaines occasions et aux branlages de manche aussi ennuyeux qu’inutiles qu’il peut engendrer; That Fucking Tank nous épargne heureusement cette démarche et s’il fait parfois preuve d’une certaine technicité, celle-ci n’est jamais abusive, loin s’en faut, et ne fait que servir l’intérêt des morceaux déments qui forment cet album). Il y aussi des plans métal (« Mr Blood« ) brefs et évocateurs d’une époque nous ayant offert ce qu’il y a de mieux en la matière (d’où le titre « Nancy Mustaine« , peut-être), des élans noise jouissifs à souhait, une pléthore de riffs inimaginables, et tout ça se mélange et se télescope sans jamais de disperser, sans jamais partir dans le n’importe quoi ou dans un capharnaüm sonore dont nous pourrions ne pas ressortir indemnes. Au contraire, l’alchimie entre les genres est telle, et fonctionne tellement bien, qu’on a la nette impression, à l’arrivée, que le duo a bel et bien créé un genre: le sien.
Un côté rock grungy et noisy vient accroître l’intérêt porté à ce disque, combiné à des plans…euh..speed ou post-hardcore, j’en perds ma culture tant ce disque m’amène à autre chose d’un point de vue des climats élaborés sur ses dix morceaux.
Sur « Evan Dindo« , That Fucking Tank joue une sorte de punk-rock réfléchi, adroitement tempéré et aux variations rythmiques judicieuses, puis sur « Bruce Springstonehenge« , il radoucit quelque peu son propos pour nous servir un instru presque classiquement rock, réussissant la prouesse d’être aussi génial dans ce registre plus « conventionnel », le mot n’étant toutefois pas le meilleur à utiliser pour décrire ce duo même lorsqu’il fait dans le « moins barré ».
Barré, « Ludwig II of Bavaria » l’est et nous plonge dans un climat lourd, oppressant, après une intro sereine, « classique » dans le genre mais façon That Fucking Tank, c’est à dire… »détourné », je dirai. Ce titre part d’ailleurs ensuite dans un fracas rythmique et instrumental étourdissant, puis il laisse la place à « Stephen Hawkwind« .
Plus de huit minutes époustouflantes, une fois de plus, dans un registre indéfinissable et pourtant étonnamment abordable en dépit de sa complexité. Psyché, puissant, un poil stoner, rétro et futuriste à la fois, souple et massif, ce morceau est en quelque sorte à l’image du groupe et du contenu offert; paradoxal dans ses choix, audacieux dans ces mêmes options, tout en ruptures et en oppositions, et à l’arrivée, captivant en diable.
Inutile, d’ailleurs, de chercher à décrire l’univers des British de façon très précise; l’écoute s’impose, point final.
Putain de bon disque, magistral, du pain béni pour platines en mal d’originalité et d’ingéniosité.