Très bonne surprise que ce disque, hélas beaucoup trop court (3 titres, même pas 10 minutes), mais dont l’excellente tenue méritait qu’il soit évoqué ici. ceci s’explique entre autres parce que c’est un projet de Philippe Raynal, qui a joué 4 ans dans Jahvilostok et s’est entouré cette fois-ci de plusieurs membres de No Hay Banda.
« A Blind Man Explains What Is To Be Seen » ouvre le disque par ses rythmes dépaysants, pas folk, pas rock non plus, mais qui vont allègrement piocher dans les musiques hispaniques, tziganes et autres pour créer un titre qui change et fait voyager l’auditeur. Cette créativité, elle se retrouve sur « The Call« , qui montre un talent certain pour les atmosphères chez Lost in the Orchestra. Soleil de plomb et vent brûlant sont les éléments qui viennent en tête, et comme le titre se construit brique par brique, patiemment, on sent monter la tension, comme si le méchant de l’histoire devait apparaître d’une seconde à l’autre dans ce désert, dont les contours sont maintenus flous grâce à des arrangements qui montrent un goût manifeste pour le cinéma, tant l’ombre des western plane sur le titre. Les aspirations hispaniques de « Gian Maria Volonté » convoquent le souvenir de Calexico, et montrent une fois de plus que les arrangements n’ont pas de secrets pour le groupe, tout comme la progression des chansons, qui savent rebondir lorsqu’on ne s’y attend pas. Le chant, en français (en anglais sur les autres morceaux), n’est pas pour rien dans le charme du titre, et plus généralement du disque, tant il sait se faire charmeur et sensuel, par le simple fait d’une diction assez particulière, comme a pu le faire Marianne Dissard pour Calexico (on y revient). A la fin du titre, cette lancinante question, dont on espère une réponse positive : à quand un long format ?
Le MySpace de Lost in the Orchestra