Inutile de tourner autour du pot, cet album est énorme et fera date et si ça devait ne pas être le cas, je m’engage à ne plus acheter le moindre disque et à abandonner toute démarche de valorisation d’une certaine presse et du public psyché-shoegaze/noisy ainsi que des disques fabuleux que nous réserve cette mouvance, dont A place to Bury Strangers, The Black Angels ou dans un registre géographiquement plus proche, Turzi, One Switch to Collision ou Kill for total Peace (allez, ajoutons donc les Steeple Remove dont le « Electric suite » paru récemment tient le haut du pavé aux côtés des groupes made in PAN EUROPEAN RECORDING). Et, pour les « anciens », The Jesus and Mary Chain et The Brian Jonestown Massacre.
Pour en revenir à cet album couleur argent, la relève créative et personnelle d’un My Bloody valentine ici sublimé, certes reconnaissable dans les vocaux et ce dès le génial « Never » qui ouvre le bal, intense et spatial, mélodiquement dissonnant, mais transcendé et réinvesti au service de la construction d’un univers noisy, shoegaze et psyché proprement hallucinnant (et hallucinatoire). Des rythmes déchainés viennent bousculer les vocaux éthérés (« No heaven like hell« , imparable) et plus loin, des Black Angels débarrassés de leur lourdeur saisissante semblent apparaitre le temps d’un « Drone refusenik » lui aussi parfait. « Do you in » évoque lui les soubresauts du Loveless de MBV alliés à une trame paresseuse, « Painkiller » faisant lui dans un psychédélisme très 90’s et cependant réactualisé, mis en valeur par ces voix rêveuses qui génèrent un réél enchantement. « Reminder » est un peu son pendant en plus massif, tout aussi lent, superbement aérien, et fait de la première partie de ce disque un must absolu, dont le contenu fait surgir les ombres d’une multitude de groupes de référence sans qu’à aucun moment, l’un d’entre eux ne pèse sur la musique de December Sound du fait d’une influence trop marquée.
Bien au contraire, les bostoniens surprennent par leur aptitude à élaborer un univers dont ils sont à l’arrivée les seuls dépositaires, et qui donne l’impression de faire renaitre, et de transcender, les pointures dont il fait ressortir des bribes de souvenirs.
Ceci est bien évidemment vérifiable sur la seconde partie du disque, à commencer par ce « 12 » presque post-rock, mais non-conventionnel, à la limite du cinématographique et lové dans un parure noisy-psyché jouissivement répétitive. Arrive ensuite mon préféré, ce « Kill me (before I kill you) » aux guitares célestes, sans parler de cette voix à la fois vive et songeuse, le tout sur un rythme à la Colm O’Ciosoig et doté de breaks..quasiment hip-hop tout simplement inédits et magistraux. « Maker » introduit ensuite des grattes à nouveau magiques, sur fond de bruitages du même accabit, puis « Il forte » allège le propos du groupe, le « poppyse » dans un premier temps avant de le vitrioler par le biais de sonorités noisy brèves et décisives (vous l’avez très certainement compris, vous aurez droit, pour cet album, à une description, ou tout au moins à une tentative de description, de chaque titre, pour la bonne et simple raison qu’il est extrêmement rare qu’un disque me captive à ce point à chacune de ses secondes).
« Truth hurts » se montre digne du Loveless évoqué plus haut, avec son crachin guitaristique surplombant des voix une fois de plus angéliques et nuageuses, puis « Tape tape » fait alterner plages mélodiques et explosions sonores avec bonheur et maitrise (je fais ici volontairement dans le court, pressé que je suis de retourner à une écoute sans description « littéraire » derrière, mais aussi et surtout impuissant, je le dis haut et fort, que je suis à décrire ce disque avec les bons mots, ou plutôt sans me répéter et sans employer une pléthore de termes flatteurs, ce qui s’avère impossible dans la situation présente).
Bref, il m’est malgré cela impossible de ne pas m’attarder sur ce « Not if it’s on your time » de plus de treize minutes qui clôt cet album grandiose. Un morceau en forme de kaléidoscope musical incluant et brassant avec génie les différents styles développés par The December Sound, au centre desquels ce shoegaze qui, après écoute d’un tel album, a de toute évidence une espérance de vie énorme à l’heure actuelle.
Largement au niveau du A Place to Bury Strangers, c’est dire…
Pour en revenir à cet album couleur argent, la relève créative et personnelle d’un My Bloody valentine ici sublimé, certes reconnaissable dans les vocaux et ce dès le génial « Never » qui ouvre le bal, intense et spatial, mélodiquement dissonnant, mais transcendé et réinvesti au service de la construction d’un univers noisy, shoegaze et psyché proprement hallucinnant (et hallucinatoire). Des rythmes déchainés viennent bousculer les vocaux éthérés (« No heaven like hell« , imparable) et plus loin, des Black Angels débarrassés de leur lourdeur saisissante semblent apparaitre le temps d’un « Drone refusenik » lui aussi parfait. « Do you in » évoque lui les soubresauts du Loveless de MBV alliés à une trame paresseuse, « Painkiller » faisant lui dans un psychédélisme très 90’s et cependant réactualisé, mis en valeur par ces voix rêveuses qui génèrent un réél enchantement. « Reminder » est un peu son pendant en plus massif, tout aussi lent, superbement aérien, et fait de la première partie de ce disque un must absolu, dont le contenu fait surgir les ombres d’une multitude de groupes de référence sans qu’à aucun moment, l’un d’entre eux ne pèse sur la musique de December Sound du fait d’une influence trop marquée.
Bien au contraire, les bostoniens surprennent par leur aptitude à élaborer un univers dont ils sont à l’arrivée les seuls dépositaires, et qui donne l’impression de faire renaitre, et de transcender, les pointures dont il fait ressortir des bribes de souvenirs.
Ceci est bien évidemment vérifiable sur la seconde partie du disque, à commencer par ce « 12 » presque post-rock, mais non-conventionnel, à la limite du cinématographique et lové dans un parure noisy-psyché jouissivement répétitive. Arrive ensuite mon préféré, ce « Kill me (before I kill you) » aux guitares célestes, sans parler de cette voix à la fois vive et songeuse, le tout sur un rythme à la Colm O’Ciosoig et doté de breaks..quasiment hip-hop tout simplement inédits et magistraux. « Maker » introduit ensuite des grattes à nouveau magiques, sur fond de bruitages du même accabit, puis « Il forte » allège le propos du groupe, le « poppyse » dans un premier temps avant de le vitrioler par le biais de sonorités noisy brèves et décisives (vous l’avez très certainement compris, vous aurez droit, pour cet album, à une description, ou tout au moins à une tentative de description, de chaque titre, pour la bonne et simple raison qu’il est extrêmement rare qu’un disque me captive à ce point à chacune de ses secondes).
« Truth hurts » se montre digne du Loveless évoqué plus haut, avec son crachin guitaristique surplombant des voix une fois de plus angéliques et nuageuses, puis « Tape tape » fait alterner plages mélodiques et explosions sonores avec bonheur et maitrise (je fais ici volontairement dans le court, pressé que je suis de retourner à une écoute sans description « littéraire » derrière, mais aussi et surtout impuissant, je le dis haut et fort, que je suis à décrire ce disque avec les bons mots, ou plutôt sans me répéter et sans employer une pléthore de termes flatteurs, ce qui s’avère impossible dans la situation présente).
Bref, il m’est malgré cela impossible de ne pas m’attarder sur ce « Not if it’s on your time » de plus de treize minutes qui clôt cet album grandiose. Un morceau en forme de kaléidoscope musical incluant et brassant avec génie les différents styles développés par The December Sound, au centre desquels ce shoegaze qui, après écoute d’un tel album, a de toute évidence une espérance de vie énorme à l’heure actuelle.
Largement au niveau du A Place to Bury Strangers, c’est dire…