The only (ou the hardest working) austro-czech-american-irish songwriting jew in showbizness, voilà entre autres ce que l’on peut lire sur le joli dossier de presse accompagnant cet album foisonnant et magnifique. Rien qu’à la lecture de la bio de cet artiste singulier, de ses influences et de sa manière de faire, on se dit que l’écoute s’impose et peut générer de bonnes choses.
Sobre, sombre et classieux, le fin digipack exerce la même attraction, tant et si bien qu’après lecture et regards émerveillés, on sort enfin le cd pour l’enfourner dans notre platine forcément avide de nouveautés et de « bonne bouffe » musicale.
Eh bien là, c’est le festin, l’orgie musicale, et le moins que l’on puisse dire, c’est que David fait honneur à ses influences, les respecte surtout. Les respecte, dans le sens ou il les rend méconnaissables en proposant un rendu qui en restitue ça et là quelques bribes. Il les manie avec dextérité pour en faire les outils, les atouts de sa composition et de la construction d’un univers distingué et dérangé, soigné et volontairement souillé, au sein duquel on peut percevoir d’une part le contentement d’en être arrivé, d’un point de vue musical et humain, à quelque chose de probant, et d’autre part les stigmates d’une vie parfois vouée à l’errance, mais aussi et surtout riche de rencontres, de générosité, d’échanges dont le plus beau résultat est ce « The Guest » parfait en tous points.
David manie folk, rock, élans jazz, mélodies et poussées plus fiévreuses avec la maitrise des plus grands, la savoir-faire des musiciens lui ayant donné l’envie de se lancer dans le milieu.
Je me lance donc à mon tour dans la rédaction de quelques lignes concernant son disque, qui débute par un morceau velouté, « I should have been a monk« , joliment souligné par une guitare folk et qui porte en son refrain une teinte obscure du meilleur effet. Le morceau propose ensuite une petite échappée plus rock, et l’on remarque que ce côté obscur, désabusé, mêlé à une forme d’espoir passant par les notes, produit une sensation exaltante.
Superbe entrée en matière donc, à laquelle succède « The guest« , balade folk aussi joliment ornée que le morceau introductif, sur lequel David nous fait également apprécier et admirer un chant de toute beauté, parfois sensuel, parfois encanaillé, en d’autres temps plus strictement folk. Le violon d’ Olivier Slabiak (Les yeux Noirs) vient par ailleurs enjoliver ce second morceau qui poursuit l’enchantement. Et lorsque que se font entendre les premières notes d’un « Broken toy » rageusement folk-rock (les Violent Femmes ne sont pas loin), l’habileté dans l’habillage par le sieur Carroll de son folk multitendances cingle l’auditeur et envoûte irrémédiablement. Cette passion va d’ailleurs le hanter jusqu’au terme de l’album, David entrant ici dans une forme d’échange musical et émotionnel avec son auditoire; il donne, l’auditeur reçoit et lui renvoie ses propres émotions, bouclant ainsi la boucle d’un partage basé sur l’émotion et le ressenti.
Folk ombrageux sur « Short cuts« , sans excès, qui monte en intensité, attitude posée sur « I’m alive« , aux cordes avenantes, pointe soul entrainante sur « Lucy » qui impose également des intonations vocales hip-hop; la première partie de l’opus est tout simplement un sans-fautes.
Et comme on pouvait s’y attendre, la suite est également imparable, un « The original drum » jazzy et remonté, vigoureux, l’introduisant avec bonheur (écoutez donc cette dernière minute de folie, sur laquelle on ne reconnait plus les genres tant ils sont adroitement alliés) . L’option musicale voulue par David n’est jamais figée; au contraire, le brassage des styles est sa priorité et impressionne par sa justesse, sa cohérence en dépit des différences de départ entre les éléments imbriqués dans le cadre de ses chansons.
« Paralyzed« , inclassable, décoré par des motifs sonores irrésistibles (c’est aussi l’un des attraits du disque) le démontre, de même que « The hippy Gene » qui marie folk, hip-hop et touches funky discrètes pour le meilleur, ou « So long » et son climat grisatre qui évoque celui du tout premier morceau de « The Guest« , mis en valeur par des guitares élégantes et légèrement bruitistes.
En fin d’album, « Migrating fellows » rappelle Radiohead de par son ambiance finement ciselée, aérienne, une touche dépaysante venant différencier les deux formations et nous rappeler qu’ici, on se trouve dans un univers clairement balisé par David Caroll et ses…Migrating Fellows, justement. Superbe de maitrise et de sensibilité, ce titre ouvre la voie à « Wind me up« , serein et lové dans un écrin sonore majestueux, splendide conclusion d’un disque à découvrir de toute urgence.
www.myspace.com/migratingfellows
davidcarroll.fr
Sobre, sombre et classieux, le fin digipack exerce la même attraction, tant et si bien qu’après lecture et regards émerveillés, on sort enfin le cd pour l’enfourner dans notre platine forcément avide de nouveautés et de « bonne bouffe » musicale.
Eh bien là, c’est le festin, l’orgie musicale, et le moins que l’on puisse dire, c’est que David fait honneur à ses influences, les respecte surtout. Les respecte, dans le sens ou il les rend méconnaissables en proposant un rendu qui en restitue ça et là quelques bribes. Il les manie avec dextérité pour en faire les outils, les atouts de sa composition et de la construction d’un univers distingué et dérangé, soigné et volontairement souillé, au sein duquel on peut percevoir d’une part le contentement d’en être arrivé, d’un point de vue musical et humain, à quelque chose de probant, et d’autre part les stigmates d’une vie parfois vouée à l’errance, mais aussi et surtout riche de rencontres, de générosité, d’échanges dont le plus beau résultat est ce « The Guest » parfait en tous points.
David manie folk, rock, élans jazz, mélodies et poussées plus fiévreuses avec la maitrise des plus grands, la savoir-faire des musiciens lui ayant donné l’envie de se lancer dans le milieu.
Je me lance donc à mon tour dans la rédaction de quelques lignes concernant son disque, qui débute par un morceau velouté, « I should have been a monk« , joliment souligné par une guitare folk et qui porte en son refrain une teinte obscure du meilleur effet. Le morceau propose ensuite une petite échappée plus rock, et l’on remarque que ce côté obscur, désabusé, mêlé à une forme d’espoir passant par les notes, produit une sensation exaltante.
Superbe entrée en matière donc, à laquelle succède « The guest« , balade folk aussi joliment ornée que le morceau introductif, sur lequel David nous fait également apprécier et admirer un chant de toute beauté, parfois sensuel, parfois encanaillé, en d’autres temps plus strictement folk. Le violon d’ Olivier Slabiak (Les yeux Noirs) vient par ailleurs enjoliver ce second morceau qui poursuit l’enchantement. Et lorsque que se font entendre les premières notes d’un « Broken toy » rageusement folk-rock (les Violent Femmes ne sont pas loin), l’habileté dans l’habillage par le sieur Carroll de son folk multitendances cingle l’auditeur et envoûte irrémédiablement. Cette passion va d’ailleurs le hanter jusqu’au terme de l’album, David entrant ici dans une forme d’échange musical et émotionnel avec son auditoire; il donne, l’auditeur reçoit et lui renvoie ses propres émotions, bouclant ainsi la boucle d’un partage basé sur l’émotion et le ressenti.
Folk ombrageux sur « Short cuts« , sans excès, qui monte en intensité, attitude posée sur « I’m alive« , aux cordes avenantes, pointe soul entrainante sur « Lucy » qui impose également des intonations vocales hip-hop; la première partie de l’opus est tout simplement un sans-fautes.
Et comme on pouvait s’y attendre, la suite est également imparable, un « The original drum » jazzy et remonté, vigoureux, l’introduisant avec bonheur (écoutez donc cette dernière minute de folie, sur laquelle on ne reconnait plus les genres tant ils sont adroitement alliés) . L’option musicale voulue par David n’est jamais figée; au contraire, le brassage des styles est sa priorité et impressionne par sa justesse, sa cohérence en dépit des différences de départ entre les éléments imbriqués dans le cadre de ses chansons.
« Paralyzed« , inclassable, décoré par des motifs sonores irrésistibles (c’est aussi l’un des attraits du disque) le démontre, de même que « The hippy Gene » qui marie folk, hip-hop et touches funky discrètes pour le meilleur, ou « So long » et son climat grisatre qui évoque celui du tout premier morceau de « The Guest« , mis en valeur par des guitares élégantes et légèrement bruitistes.
En fin d’album, « Migrating fellows » rappelle Radiohead de par son ambiance finement ciselée, aérienne, une touche dépaysante venant différencier les deux formations et nous rappeler qu’ici, on se trouve dans un univers clairement balisé par David Caroll et ses…Migrating Fellows, justement. Superbe de maitrise et de sensibilité, ce titre ouvre la voie à « Wind me up« , serein et lové dans un écrin sonore majestueux, splendide conclusion d’un disque à découvrir de toute urgence.
www.myspace.com/migratingfellows
davidcarroll.fr