Duo français exilé depuis 2006 à Londres et constitué de Camille Berthomier et Nicolas Congé (ex-MOTEL et ex-ASYL), JOHN AND JEHN ressemble à une sorte de KILLS en version française, ou plutôt franco-anglaise maintenant qu’ils ont quitté l’hexagone. Leur rock minimaliste, mais classieux et sensuel, à l’instar de celui formé par le groupe cité plus haut, produit le même effet et parvient à séduire de par l’association entre coté cheap, donc, et bonnes idées à la pelle, et attitude « écorchée » dans le sens ou leurs morceaux ne s’embarassent pas de fioritures ni d’une production par trop policée, ce qui ajoute au charme de ces deux pesonnages qui pourraient bien connaitre un succés soudain et inattendu tant ce disque regorge de qualités.
Chacun dispose de sa face à part égale (cinq titres de chaque côté et aucune faute de goût) et cette collection de titres étincelants a l’allure d’un recueil de ce que les KILLS ont pu faire sur leurs trois albums.
On pense aussi en certains occasions à JOY DIVISION, au VELVET (« You, far away » évoquant les deux à la fois), à SUICIDE aussi (« 20L07« ), tandis que d’autres morceaux évoquent un rock près de l’os, alerte et sensuel (« Lady spider« »). « Survive » nous apportant le signe de l’évidente complicité vocale du duo et « 1,2,3 » concluant, en ce qui concerne la face « Jehn« , avec brio et dans un climat mariant rock sec et aride avec une électro minimale.
Sur la face « John« , « DOM » et « Fear, fear, fear » renouent avec ce climat propre aux Kills, de même que « Love me« , « I can see you » imposant lui une atmosphère sombre et bruitiste de celles qu’affectionne les deux néo-londoniens. Puis « The fall » conclut avec brio, avec un côté presque psychédélique, ce disque à la brillante noirceur.
Cependant, et malgré l’influence Kills, les titres de JOHN AND JEHN ne sonnent pas « pompés », bien au contraire! Les deux acolytes ont su dépasser cette, ces influences même, pour composer des chansons assez personnelles, évitant ainsi le piège d’un plagiat trop criard ou évident. La principale similitude étant que leurs disques respectifs s’écoutent sans omettre le moindre titre, entre clarté pop, noirceur mesurée et élans noisy du meilleur effet.
A recommander donc, en attendant d’ores et déja une suite que l’on pressent brillante.
http://www.myspace.com/johnjehn