Par Joseffeen et Amenina
(Merci à Fabrice pour les photos)
Le 19 avril 2008, Syd Matters était en concert à Bordeaux (Salle Tatry – 170 cours du Médoc, Bordeaux). Nous en avons profité pour interviewer Jonathan Morali, le chanteur du groupe.
MuzzArt: Qu’est-ce que tu écoutais quand tu étais ado?
Jonathan: J’ai d’abord commencé par écouter Nirvana, beaucoup, vraiment beaucoup même si ça ne s’entend pas tellement dans notre musique aujourd’hui. J’ai aussi beaucoup écouté les Pixies, Pink Floyd et il y a un groupe gallois que j’aime beaucoup, les Gorky’s Zygotic Mynci.
MuzzArt: Et en ce moment, tu écoutes quoi?
Jonathan: J’écoute plein de trucs. Tout à l’heure, j’écoutais Television et The Coral que je viens de découvrir.
MuzzArt: Votre nouvel album s’intitule Ghost Days. Est-ce que c’est une humeur particulière qui en a guidé l’écriture ou est-ce que tu as écrit chaque chanson à des moments différents?
Jonathan: C’était une humeur particulière. Comme sur le deuxième disque j’avais essayé un peu tout ce que j’avais envie de faire, avec plein de trucs différents, là je voulais me concentrer sur un aspect de ma musique. Les chansons ont toutes été composées dans le même état d’esprit et dans la même ambiance en fait.
MuzzArt: Comment s’est passé le travail avec les musiciens?
Jonathan: En général, je compose les chansons et je les maquette chez moi et je fais quasiment tous les arrangements à la maison. Une fois en studio, on essaie de les refaire, ce qui ne laisse pas beaucoup de place à la spontanéité ou à de nouvelles idées. Là, j’ai fait différemment, j’ai fait des démos très brut et tous les cinq, on a structuré les morceaux. C’est plus un travail collectif que les fois précédentes.
MuzzArt: On aimerait que tu nous parles de deux chansons en particulier: la première c’est « It’s a Nickname ».
Jonathan: Je voulais que ce soit la chanson un peu happy du disque. J’ai un copain qui m’a dit : « Même celle-là t’arrives à la rendre triste! ». (rires)
C’est toujours difficile pour moi de faire des chansons rythmées parce que j’aime pas les beats de batterie rock, enfin pas pour ma musique et donc à chaque fois, l’idée c’est de rythmer le tout mais avec du bricolage. Dans cette chanson, il n’y a pas de batterie, que des cartons sur lesquels on tape, des claquements de doigts, des trucs comme ça. J’aime bien cette chanson-là parce qu’on a réussi à la faire vivre rythmiquement mais de façon différente.
MuzzArt: Dans un autre style, il y a aussi « Anytime now » qui est plus instrumentale…
Jonathan: En règle générale, je conçois plus mes chansons par la musique que par les textes et ça se ressent dans « Anytime now ». C’est encore une chanson qui nécessitait un travail sur la rythmique parce que je ne voulais pas tomber dans un truc cliché et c’est ce que j’ai essayé de faire pour toutes les chansons de l’album en rajoutant à chaque fois un détail qui les rende originales.
MuzzArt: Pour le clip du single « Everything else », tu as collaboré avec Jason Glasser (du groupe Fruitkey). Tu peux nous dire comment vous vous êtes rencontrés.
Jonathan: En fait, je l’ai rencontré par la musique quand il est arrivé en France. Il venait de sortir son premier disque avec Fruitkey et cherchait des musiciens. On est devenu amis et j’ai découvert qu’il était aussi peintre.
Je lui ai proposé de travailler avec nous parce que j’ai été touché par ce qu’il faisait. Je ne voulais pas lui passer de commande, je voulais que ce soit ses oeuvres à lui qui illustrent nos chansons parce que je trouve qu’il y a un lien naturel entre nos deux univers. J’aime bien le côté bricolé de ce qu’il fait, le côté enfantin mais sans être nostalgique, c’est plutôt du jeu. Du coup, il s’est occupé de tout le visuel de l’album (clip, vidéos, pochette et photos).
MuzzArt: Vous avez pensé à faire de la musique ensemble?
Jonathan: On en a déjà fait ensemble dans le cadre de Syd Matters. Il a joué du violoncelle avec nous sur scène pour un concert. Pour notre concert du 11 juin à La Cigale, on voudrait inviter des amis et je vais d’ailleurs lui demander de venir jouer avec nous.
MuzzArt: Tu collabores avec d’autres artistes aussi…
Jonathan: Oui. Je fais partie d’un autre groupe qui s’appelle Tahiti Boy and the Palmtree Family. Il y a un disque qui sort le 12 mai prochain.
J’ai aussi bossé avec un artiste qui s’appelle H-Burns qui fait de la musique plutôt folk. On a produit son deuxième disque ensemble et il est sorti en mars dernier. J’adore travailler avec plein de gens et changer de rôle, ça me permet d’apprendre plein de trucs.
MuzzArt: Est-ce que tu pourrais nous raconter ton meilleur souvenir de tournée?
Jonathan: Il y en a plein! Il y a un concert qui nous a particulièrement marqués. C’était en Bretagne, on nous avait invités à jouer dans un festival qui s’appelle Rock and Solex. On ne savait pas trop ce que c’était et on n’a fait je ne sais pas combien de kilomètres pour y aller. On s’est retrouvé à jouer nos chansons intimistes sous une tente devant 5000 personnes qui hurlaient. Un truc énorme! J’avais l’impression d’être U2, c’était marrant.
MuzzArt Quizz:
MuzzArt: Quel est ton Beatles préféré?
Jonathan: Paul McCartney parce que c’est un génie. Il doit être super énervant dans la vie ce mec mais il a tout fait. Il n’y aurait pas de musique sans lui.
MuzzArt: Le meilleur endroit pour écouter de la musique pour toi, c’est quoi? Dans ta voiture? dans un café? dans un supermarché?
Jonathan: Je dirais que c’est dans son bain ou près d’un point d’eau. Le son est différent avec l’eau, j’aime bien la réverbération. Sinon faut avoir un lac à côté de chez soi…(rires).
MuzzArt: Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la musique? Connaître la gloire? L’argent? Embêter tes parents?
Jonathan: C’était un besoin. C’est un moyen de s’exprimer qui me semblait le plus facile, le plus naturel et le plus ludique. J’ai commencé à en faire vers 14 ans et j’ai eu le sentiment hyper naivement que c’était ça que je devais faire. Je suis content de pouvoir en faire de façon plus structurée et de pouvoir en vivre.
MuzzArt: Parmi ces trois chansons, laquelle est-ce que tu te verrais reprendre? « Boys don’t cry » de The Cure, « About a Girl » de Nirvana ou « Heard somebody say » de Devendra Banhart?
Jonathan: J’adore la dernière, je pense que ce serait celle-là. En même temps, je trouve que c’est un mec qui est impossible à reprendre comme tous les grands artistes. Ses chansons sont plutôt simples mais c’est sa voix qui fait qu’elles sont géniales. Il les habite complètement. On ferait celle-là mais ce serait nul! (rires).
Justement en ce moment, on fait une reprise de « My Girl » des Temptations. On voulait sortir de ce qu’on fait d’habitude et c’est toujours mieux de faire une reprise qui ne correspond pas forcément à ton univers.
www.myspace.com/sydmatters
www.sydmatters.com
_________________________________________En première partie de Syd Matters ce soir-là, il y avait le bordelais M.Botibol (prononcez MONSIEUR Botibol).
Le public était ravi.
www.myspace.com/botibol
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et à l’équipe de la Salle Tatry