« The rine in Spine… »
Tous ceux qui ont vu le film « My Fair Lady » (Cukor, 1964) se souviennent sûrement des efforts avec lesquels la petite fleuriste londonienne (Audrey Hepburn) essaie de changer son accent cockney, jugé trop populaire, afin de pouvoir enfin réussir dans la vie (et faire un bon mariage… ).
Depuis cette époque, les choses ont un peu changé et cet accent est même devenu le fond de commerce ou du moins l’atout majeur de toute une scène pop britannique, avec ses fautes de grammaires et son vocabulaire… indélicat. Dans la longue liste de ces banlieusards londoniens décomplexés, je connaissais déjà bien le rappeur The Streets, on y retrouvera désormais aussi Kate Nash.
Dans son premier album, Made Of Bricks , elle parle de sa vie de post-ado, de ses problèmes avec son mec, des conseils pourris de ses copines… et se met en scène de façon différente dans chaque chanson. Elle tousse, renifle et crache (?) au début de « Shit Song » et joue les divas sur fond de soul jazzy dans « Dickhead », elle raconte une petite histoire à la 3e personne (avec des dialogues) dans « Birds » et règle ses comptes avec son mec dans une chanson trop réaliste pour ne pas être autobiographique (« Foundations »), elle se la joue chanteuse mélodramatique dans « Nicest Song » accompagnée de violons, et chanteuse façon Motown dans « We Get On »…
Elle n’aime donc pas se plier aux règles, au point de partir dans des délires à la batterie (« I like to play ») ou de se mettre à parler en plein milieu d’une chanson, comme si elle sortait aussi de son rôle de chanteuse de temps en temps…
Qu’elle soit au piano ou à la guitare, Kate Nash tente un mélange pop/ folk/n’importe quoi qui fonctionne assez bien et qui ressemble pas mal à du Regina Spektor (surtout «Little Red», la chanson bonus, qui en tromperait plus d’un…), mais à du Regina Spektor moins fantasmagorique, moins introspectif, et plus… fluo.