Qui ne connait toujours pas SLOY?
Pour ceux qui seraient dans ce cas, il vous faut au plus vite découvrir ce trio issu de la scène rock des 90’s. Le groupe mené par Armand Gonzalez est l’un des plus précieux, des plus singluliers, des plus originaux et génialement décalés que notre pays ait pu compter.
A la croisée de DEVO, FUGAZI, JON SPENCER ou encore JOY DIVISION, SLOY élaborait une musique profondément personnelle, aux confins de la folie mais qui, dès lors qu’on était parvenu à appréhender l’univers des rennais, n’allait plus nous lâcher.
Bien avant le revival post-punk, SLOY avait tout compris, était en avance sur son temps et du coup, l’écoute des groupes se réclamant de cette mouvance se révèle comparativement bien fade.
Sur ce cd d’inédits offert à tout abonné au fanzine "Electric", qui traitait de l’actualité du groupe, les ex-bitterois nous offrent quatre titres du même niveau que ceux qui portent leur trois albums géniaux et leur maxis "Fuse" et "Pop" vers les sommets.
Ca débute avec "Hoohoo" sur lequel le chant halluciné d’Armand, rien qu’à lui seul, fait mouche, porté par la basse groovy de Virginie Peytavi et la frappe saccadée et chirurgicale de Cyril Bilbeaud. Un titre digne de l’énorme "Pop" qui figure sur le permier album "Plug".
Puis arrive "Günter", moins agité mais tout aussi génial, qui s’appuie sur la basse de Virginie et le chant étouffé d’Armand et des breaks bien sentis, le chanteur-guitariste y allant de sa poussée de folie, génialissime, sur la fin du titre.
Arrivent ensuite les deux reprises, à commencer par celle de "It sucks", superbe titre signé à l’origine Dèche dans Face et que SLOY parvient à transcender en nous en offrant une version éprise de folie, survitaminée, magnifiée par le génie vocal et instrumental du trio. Massif et saccadé, irrésistible, à l’image par exemple des morceaux de l’album "Planet of tubes", ce morceau montre SLOY aussi inspiré dans l’exercice de la reprise que dans l’élaboration de ses propres compos.
Et comme pour nous prouver définitivement ce talent énorme, la reprise de "Jocko homo" de DEVO, au tempo alerte, sur des bases plus classiquement rock’n’roll que les habituels morceaux du trio (quand on vous dit que ces trois-là savent tout faire!), vient tout emporter et faire plus qu’honneur à l’un des groupes revendiqués par le trio comme étant partie intégrante de ses influences.
Pour conclure, quatre inédits d’un niveau impressionnant et la confirmation d’un talent époustouflant, de la part d’un groupe unique et inégalable, à l’image par exemple de DRIVE BLND.
Merci SLOY, merci mille fois….et bravo.