Par Amenina et Joseffeen Sangaree, c’est un trio bordelais, mais c’est aussi toute une expérience auditive (et visuelle, pour ceux qui ont pu les voir en concert).
Ils ont pris le parti de mélanger les styles, les influences et les cultures pour nous offrir un cocktail de sonorités d’ici et d’ailleurs, un joli voyage musical.
Embarquement immédiat.
Muzzart : Il y a des influences très variées dans votre musique, comment la définiriez-vous?
François : C’est le plus dur de définir notre musique. On est parti d’un concept se voulant très large mêlant les musiques urbaines aux musiques du monde, traditionnelles et à toutes les sonorités qu’on peut avoir. Il se trouve que l’on a tellement d’influences diverses et variées, allant de la pop au hard rock au R’n’B etc, que finalement on s’est trouvé bien embété parce qu’on avait tendance à parler d’électro lounge, électro pop. C’est électro pop qui correspond le mieux parce qu’il y a ce côté pop dû à un format chanson sur disque et électro parce que les sonorités sont fondamentalement électro à l’origine.
Muzzart : Vous êtes influencés par les musiques du monde et vous chantez d’ailleurs dans plusieurs langues, comment choisissez-vous les langues que vous utilisez dans chaque chanson?
Romain : Au départ du projet, on est parti sur les langues indiennes, c’était une sorte de challenge et au fur et à mesure on s’est rendu compte qu’on pouvait ajouter d’autres langues comme l’anglais, l’arabe, l’espagnol, le français bien sûr… et puis après c’est au gré des envies. On choisit en fonction des sonorités, de l’ambiance générale du morceau.
François : On parle l’essentiel de ces langues à part le hindi qu’Aidan a travaillé pour pouvoir écrire quelques chansons.
Aidan : Je choisis en général la langue en fonction des sonorités que je recherche et des mélodies que je souhaite obtenir.
Romain: On était très admiratif des compils ‘Buddha Bar’ de Claude Challe et on avait envie de faire du « Buddha Bar » mais en live. Le point de départ, c’était les langues indiennes mais on part très vite vers nos origines propres.
François: D’ailleurs, notre logo représente cette volonté qu’on avait de mélanger l’art actuel urbain avec le graff et les influences indiennes qu’on avait dans nos premiers morceaux.
Muzzart : Et Sangaree, est-ce que ça veut dire quelque chose?
Romain : Sangaree, ça veut dire deux choses : involontairement, c’est le titre d’un film américain de 1953 d’Edward Ludwig et d’un livre aussi il paraît mais c’est aussi un cocktail à base de bière anglaise et de liqueur indienne.
François : Patrick Le Gac nous en avait trouvé une définition très précise avec les doses au millilitre près. On voit le connaisseur. (rires)
(ndlr: voir la vidéo de leur passage dans l‘émission ‘Ça part en live’ sur la chaîne TV7 Bordeaux – www.tv7bordeaux.fr)
Muzzart : Comment vous-êtes vous rencontrés? Quel a été votre parcours avant Sangaree?
Aidan : Moi, je viens de la scène hip hop. Mon premier groupe était un groupe de rap. J’ai ensuite travaillé en studio avec le label hip hop R&B Première Classe ( pour l’anecdote, mon premier enregistrement studio s’est déroulé le 11 septembre 2001… ).
Ce n’est qu’ensuite que je me suis intéressée à d’autres styles de musique, pop rock voire métal et c’est alors que j’ai rencontré François pour un projet métal Electro (Cloud 9).
François : Avec Romain, on se connaît depuis une dizaine d’années, on a travaillé ensemble sur divers projets, on faisait des arrangements et on a joué dans un groupe qui s’appelait Groove Garden (punk /rock) et on a continué notre collaboration jusqu’à Sangaree qui est une idée de Romain.
Romain : J’avais une idée de base et j’ai appelé Aidan parce que j’avais besoin de voix, de quelques mots en hindi et très vite il manquait des guitares et comme François a beaucoup de talent pour la programmation et les arrangements, j’ai fait appel à lui. Et tout ça c’était en juillet 2005.
Muzzart : Vous venez de sortir un maxi intitulé ‘Trip notes’, pouvez-vous nous en dire quelques mots?
Romain : On n’a pas l’appui d’une maison de disques ni d’une maison d’édition donc on a décidé de tout faire nous-mêmes de A à Z, de la production à la distribution. On n’est pas connu et on fait une musique atypique donc la seule solution était de mettre nos titres en téléchargement gratuit sur internet.
François : Oui, aujourd’hui si un groupe qui n’est pas connu veut se faire connaître, il faut qu’il fasse beaucoup d’efforts pour vendre, quoi? 300 ou 400 disques?
L’idée c’est de se faire un public pour pouvoir ensuite vendre un album. On espère se faire un nom localement et commencer à intéresser des institutionnels et faire un maximum de concerts.
Il y a de plus en plus de musique gratuite en ligne mais nous on ne voulait pas donner notre musique en pâture aux internautes donc on a créé un site dédié sur lequel il faut s’inscrire et donner une adresse mail. On voulait montrer que c’est quand même énormément de travail et un investissement financier mais que là exceptionnellement pour se faire connaître on le met gratuitement en ligne. J’espère qu’on a réussi à éviter de tomber dans l’écueil de la banalisation de la musique parce qu’on est quand même des musiciens professionnels.
Aidan: www.tripnotes.sangaree.fr…
Muzzart : Comment composez-vous vos chansons? Qui fait quoi?
François : Tout le monde touche à tout. De plus en plus on essaie de travailler en répétition. On amène tous des petits bouts de morceaux et on les fait vivre en les jouant.
Muzzart : Vous travaillez avec le label bordelais Composit-Music, depuis combien de temps travaillez-vous avec eux?
François : Le label a été créé en octobre, c’est un label jeune de groupes indépendants bordelais avec qui on a travaillé plus ou moins. Comme on avait tous du mal à trouver une structure adéquate, on s’est retrouvé à quatre/cinq artistes au même stade de développement, c’est-à-dire structurés à essayer de proposer de jolis produits mais pas assez connus pour pouvoir intéresser un gros label donc on s’est dit qu’à cela ne tienne, on va mettre en commun nos ressources pour sortir des disques et proposer des concerts.
(ndlr : voir la page myspace du label : www.myspace.com/compositmusic)
Muzzart : Quand on vous a vus sur scène, on a remarqué que vous utilisez beaucoup d’effets visuels. Comment préparez-vous vos concerts?
Romain : Comment on prépare nos concerts? C’est une très bonne question, ça j’y avais pas pensé… C’est surtout Aidan qui s’occupe de ça parce que c’est elle qui est sur le devant de la scène.
Aidan : Comme Narcisse, ça représente beaucoup d’heures d’entraînement devant le miroir !!!
Romain: Et puis, il y a beaucoup de choses qui se font au feeling, en fait, mais on compte bien développer le côté visuel de façon à donner de la dynamique au spectacle en ajoutant des effets de lumière mais c’est top secret pour l’instant.Muzzart : Quels sont vos projets maintenant?
François : Assurer un maximum de promotion pour ‘Trip notes’, on vient de commencer la campagne de mailing, on va faire pareil sur myspace un peu plus tard et puis faire un maximum de concerts. Pour l’instant on a une dizaine de concerts de prévus, arriver à quinze/vingt ce serait bien.
Muzzart quizz :
Muzzart : Qu’est-ce que la définition d’une bonne chanson pour vous?
François : Une bonne mélodie.
Romain : C’est un bon gimmick.
Aidan : Une chanson qui donne des papillons dans le c½ur, une émotion, une chanson qui raconte une histoire. Je dois pouvoir me retrouver dans une chanson pour la trouver bonne !
Muzzart : Qu’écoutez-vous en ce moment?
François : Moi en ce moment, j’écoute pas mal de musique électronique croisée avec du heavy metal et du rap, des choses comme Pendulum (drum’n’bass) qui a sorti un album il y a deux /trois ans qui s’appelle ‘Hold your colour’. J’écoute aussi pas mal de hip hop…et beaucoup beaucoup de rock aussi comme Chemical Romance mais aussi Mika.
Romain : J’ai écouté beaucoup de musique world, de jazz, de classique avant mais maintenant j’en écoute beaucoup moins. Qu’est-ce que j’écoute en ce moment? Les cds de ma copine: Mika, Tokio Hotel, Franz Ferdinand, Martin Solveig…
François : Le dernier Depeche Mode est génial aussi!
Aidan : J’écoute beaucoup Björk, Candi Staton, Joss Stone, Good Charlotte, Fall out boy, Mary J Blige, David Vendetta, Martin Solveig et le dernier ‘Buddha bar’.
Muzzart: Quels sont vos albums préférés?
François : Le ‘Black Album’ de Metallica et peut-être ‘l’Album blanc’ des Beatles ou peut-être ‘Sergent Pepper’.
Romain : Moi, j’ai pas d’album préféré mais le premier album que j’ai acheté c’était ‘Thriller’. (rires)
Ah si, si! les deux albums de Quincy Jones (qui est mon grand maître à moi) où il a invité Miles Davis, Dizzy Gillespie et plein d’autres.
Aidan : Je n’ai pas d’albums préférés, il m’est impossible de choisir… et le premier album que j’ai acheté c’est … euh… ‘Dance Machine vol.1’…
Muzzart : Dans le groupe, qui a le plus mauvais caractère?
François et Romain (en ch½ur) : C’est moi!
Aidan : Moi moi moi et encore moi !
Muzzart : Quelle est la manie de chacun?
Romain : C’est d’arriver en retard.
François : moi, je cherche la petite bête tout le temps.
Muzzart : Et Aidan?
Romain: Elle râle tout le temps, mais bon c’est une nana! (rires)
(ndlr: nous ne cautionnons pas du tout cet argument final…)
Merci à Guillaume R. pour les magnifiques photos